Après le procès des anciens ministres du gouvernement Puigdemont, de l’ex-présidente du parlement et des leaders associatifs condamnés à un total de 100 ans de prison, c’est au tour de l’ex-chef des Mossos d’Esquadra d’être jugé pour son rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.
Ancien numéro un de la police catalane, Josep Lluis Trapero est accusé de rébellion par le parquet espagnol qui réclame onze ans de prison à son encontre. A la barre de l‘audience nationale madrilène, deux autres responsables de la police et du ministère catalan de l’Intérieur, Pere Soler et César Puig, sont également accusés de rébellion et risquent de passer eux aussi onze ans derrière les barreaux. La quatrième accusée, la lieutenante Teresa Laplana qui était à la tête des opérations lors de la manifestation indépendantiste du 20 septembre 2017, est accusée de sédition et risque quatre ans de prison.
Ce procès s’ouvre trois mois après la condamnation le 14 octobre dernier de neuf dirigeants indépendantistes à de lourdes peines de prison. Cependant, le Tribunal suprême avait alors baissé d’un échelon sa condamnation passant du délit de rébellion à sédition. Une sentence qui pourrait bénéficier à Trapero.
Rôle de la police catalane
Le tribunal va examiner le rôle des Mossos d’Esquadra en 2017 lors du référendum d’indépendance. La justice reproche à la police catalane sa « passivité totale » tandis que la police nationale usait de charges violentes pour empêcher le vote dans les différents bureaux de Catalogne. Des accusations que réfute Trapero qui avait affirmé, lors du procès des dirigeants indépendantistes, que le dispositif mis en place par les Mossos « n’avait aucunement pour intention de faciliter le référendum ». Le chef des Mossos avait même semé la consternation dans les rangs indépendantistes en révélant que la police catalane avait prévu un plan pour arrêter Carles Puigdemont et ses ministres si la justice l’avait ordonné. Dans sa déclaration aujourd’hui à la barre, l’ancien chef des Mossos va dans le même sens : il a qualifié le processus indépendantiste de « non-sens« , de « barbarie » et tente d’expliquer que son but a été une collaboration entre les polices catalane et espagnole.
Un nouveau procès fleuve qui va durer jusqu’au 19 mars, et dans lequel certains anciens ministres catalans et responsables associatifs actuellement incarcérés ont été appelés à témoigner.