L’accident le plus grave de l’industrie pétro-chimique espagnole de ces 10 dernières années a révélé hier toute une série de couacs dans les protocoles de sécurité.
L’explosion, qui a eu lieu mardi soir un peu avant 19h au sud de Tarragone, a fait deux morts et huit blessés, dont trois se trouvent dans un état grave. Elle serait dû à un dysfonctionnement du réacteur, selon les premiers éléments constatés par les autorités catalanes. Si les secours sont arrivés rapidement sur place, le dispositif n’a pas été optimal pour garantir la protection des populations des alentours.
Selon Sergi Delgado, sous-directeur de la Protection Civile, l’usine chimique n’a pas respecté les protocoles obligatoires. « Il y a eu des difficultés à effectuer une évaluation des risques de nuage toxique, a-t-il reconnu. nous n’avons pas reçu cette information, et les protocoles n’ont pas été suivis, cela a donc provoqué un décalage ».
Les procédures actuelles imposent le confinement de la population en cas de danger toxique. L’information de toxicité n’étant pas arrivée aux autorités, elles ont alors décrété un confinement par mesure de précaution. « Si nous n’avons pas l’information, notre devoir est de confiner » a indiqué Sergi Delgado. L’usine n’aurait pas activé son propre protocole d’urgence et d’auto-protection ni contacté les autorités juste après l’explosion. Les sirènes, destinées également à avertir les habitants, ne se sont pas déclenchées. De son côté, l’entreprise estime avoir « fait les choses bien » et ouvre une enquête interne pour déterminer les causes de l’accident.
Des alertes de risques toxiques par SMS
Pour éviter le manque d’information des habitants constaté hier, le ministre de l’Intérieur catalan Miquel Buch a réclamé au gouvernement de Pedro Sanchez l’activation d’un système automatiques de SMS ou messages téléphoniques aux populations de la zone affectée en cas d’accident chimique, un dispositif qui existe déjà dans d’autres pays.
Des agents des Mossos d’Esquadra, la police catalane, se plaignent quant à eux d’avoir été envoyés sur place sans aucune protection adéquate. « Cet accident nous oblige à marquer un avant et un après, et à revoir les protocoles pour que l’on ne revive pas ce qu’il s’est passé hier » a déclaré le maire de Tarragone Pau Ricomà.