Depuis le 14 octobre dernier, sans interruption, des manifestants indépendantistes bloquent tous les soirs la circulation sur l’avenue Meridiana de Barcelone. Ce vendredi, un groupuscule d’extrême droite souhaite venir protester et affronter les indépendantistes.
La « Meri » est devenu le symbole de la résistance des secteurs les plus musclés de l’indépendantisme. Le 14 octobre dernier, le Tribunal suprême espagnol condamnait à un total de cent ans de prison, les neufs leaders catalans reconnus coupables de sédition après la déclaration d’indépendance. En protestation, les rues de Barcelone ont été le théâtre d’émeutes pendant une paire de semaines. Si le calme est revenu sur l’ensemble de la ville, le périphérique de la Meridiana est le vestige des blocages d’octobre et novembre 2019. Depuis 88 jours sans aucune interruption, quelques dizaines d’activistes bloquent tous les jours la circulation aux alentours de 20h. Le lieu est devenu emblématique à un tel niveau que des députés indépendantistes participent certains soirs au blocage.
Pour éviter de se faire charger par la police, les Comités de Défense de la République (CDR) ont déposé officiellement une demande de manifestation auprès du ministère catalan de l’Intérieur, qui a répondu favorablement
Débarquement de l’extrême droite
Globalement, les rassemblements se font dans la bonne humeur et sans incident notable, mais l’ambiance pourrait être plus tendue ce vendredi. Un groupe Facebook nommé Catalanes por España appelle à venir protester contre le blocage indépendantiste. Un point de rendez-vous fixé à 19h30 au métro Sagrera par l’administrateur du groupe Alberto Perez, un activiste anti-independantiste de longue date. Ce dernier avait réussi à réunir 70 personnes le 17 décembre dernier au même endroit pour déjà dénoncer le blocage de la Meridiana. La police était alors rapidement intervenue et avait empêché toute action violente.
La situation de ce 10 janvier est plus complexe car une multitude de groupuscules d’extrême droite et néonazis se sont greffés sur l’annonce de rassemblement. Différents collectifs comme Somatemps, Legión Urbana, El Timbaler del Bruc, Somos Resistencia, Todos Unidos, Recuperem Catalunya Tabarnia et Primera Línea de Defensa ont lancé des appels sur les réseaux sociaux pour venir en découdre ce vendredi avec les indépendantistes. Ces derniers, presque ravis de ce coup de projecteur, organisent une contre-offensive sous le thème « le fascisme avance si on ne le combat pas ». Du coup le rassemblement pourrait recevoir le support d’un nombre plus élevé de personnes que d’habitude, générant des problèmes pour la sécurité publique. Les Mossos d’Esquadra indiquent que la manifestation indépendantiste est autorisée suite à la demande déposée au ministère de l’Intérieur, mais ce n’est pas le cas des rassemblements d’extrême droite.
Le 17 octobre dernier, un groupe de néonazis et des indépendantistes radicaux s’étaient affrontés dans les rues de Barcelone, obligeant la police catalane à intervenir en employant la force.