Pas de régime de semi-liberté pour les prisonniers indépendantistes catalans

L’administration pénitentiaire vient de rendre sa décision : les neuf politiques indépendantistes incarcérés ne pourront pas bénéficier du régime de semi-liberté. 

La semi-liberté est le régime le plus souple pour effectuer une peine de prison en Espagne. Une fois le quart de la peine purgée, il est possible pour le condamné de ne passer que les nuits et les week-ends en prison, le reste du temps il recouvre donc une liberté de mouvements.

L’autorité pénitentiaire vient ce matin de refuser ce régime aux neuf prisonniers indépendantistes incarcérés suite au référendum et à la déclaration d’indépendance d’octobre 2017. La décision a été prise à l’unanimité par les fonctionnaires des trois prisons catalanes (Mas d’Enric, Puig de les Basses et Lledoners) où sont incarcérés Oriol Junqueras, Jordi Turull, Josep Rull, Joaquim Forn, Raül Romeva, Dolors Bassa, Carme Forcadell, Jordi Sànchez et Jordi Cuixart.

Trois niveaux

Selon le régime carcéral en vigueur, il existe trois niveau d’incarcération : le premier correspond aux criminels dangereux (terroristes, violeurs, etc…) qui ne peuvent bénéficier d’aucun aménagement de peines. Le second niveau correspond à des personnes qui ne sont pas dangereuses mais ne peuvent pas encore accéder à la semi-liberté. Le troisième niveau, le plus souple, est celui de la semi-liberté. Il est rare que des personnes condamnées à de longues peines puissent bénéficier de ce régime juste après leur condamnation.

Les neufs hommes et femmes indépendantistes ont été classés dans le régime de second degré. Selon le règlement pénitentiaire, les reclus pourront sortir quelques heures par semaine s’ils trouvent un travail afin d’effectuer leur labeur. Un régime qui pourra être accordé une fois que les prisonniers auront effectué un quart de leur peine. Les premiers bénéficiaires pourront donc être les activistes Jordi Sanchez et Jordi Cuixart qui auront effectué un quart de leurs 10 ans de prison en janvier prochain.

La décision n’est cependant pas définitive. Elle sera soumise au service de classification du secrétariat des mesures pénales de la Generalitat qui devra approuver cette proposition, un processus qui pourrait prendre au moins deux mois.

Les avocats des prisonniers ont de leur coté annoncé qu’ils feraient appel au juge de surveillance de la prison au cas où un deuxième degré serait appliqué aux détenus et demanderont l’application du régime de semi-liberté. 

Recommandé pour vous

Bloqueur de pubs détecté

Merci de désactiver votre bloqueur de publicités pour accéder gratuitement aux contenus d'Equinox.