Madrid a remplacé au pied levé le Chili pour organiser la 25e Conférence des Nations unies sur le climat qui commence aujourd’hui et se déroulera jusqu’au 13 décembre. Le sommet a lieu en pleine crise climatique, comme n’en a jamais connu l’humanité dans son histoire.
Fin octobre, le président chilien avait annoncé que son pays, confronté à une grave crise sociale, n’était plus en mesure d’organiser la COP25, la Conférence des Nations unies. En pleine campagne électorale pour sa réélection, le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez a proposé que Madrid héberge l’événement, et a reçu le feu vert de l’ONU.
Pendant 11 jours, 196 pays, l’Union européenne et des ONG environnementales se réunissent pour décider des mesures à prendre afin de limiter le réchauffement climatique. Bien que la conférence se déroule en Espagne, elle reste présidée par le Chili. Le slogan est « Time for Action – le moment pour l’action ».
Un congrès qui se déroule dans une ambiance de fin du monde. Il y a une semaine, l’ONU a publié un rapport concernant les gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère en 2018. Il affirme que les chiffres n’ont jamais été aussi élevés.
Pour bien comprendre la menace qui plane sur la terre et ses occupants, il convient de lire l’ouvrage de Julien Wosnitza, intellectuel et militant de l’ONG Sea Sheperd. Dans « pourquoi tout va s’écrouler », paru en 2018 aux éditions LLL, l’auteur non seulement dresse l’état des lieux de la planète affirmant que le point de non retour est dépassé, mais analyse lucidement que le système actuel est irréformable. Il donne un exemple complet: « Les hydroliennes et la géothermie sont deux technologies que nous maîtrisons et qui sont potentiellement des réponses à l’intermittence du solaire et de l’éolien tout en ne produisant pas de CO2 ou très peu. Cependant Julien Wosnitza pose la question: « Qui accepterait de ne pouvoir charger son téléphone que lorsqu’il y a du soleil ou du vent ? Qui renoncerait à regarder la télévision ou à utiliser n’importe quel autre appareil électrique en hiver ? « .
La conférence de la COP annuelle se traduira comme chaque année par des coups d’épées dans l’eau polluée. Le président indien disait, avant la fameuse COP21 de Paris: « Vous les occidentaux et vos bonnes paroles… Je prendrais en compte le réchauffement climatique le jour où ma population aura le même niveau de vie que vous ». Et pour régler le problème, c’est exactement l’inverse qu’il faudrait exécuter: que les occidentaux réduisent par dix leur niveau de vie pendant au moins trente ans pour que la planète absorbe l’activité de pollution accumulée jusqu’ici. Concrètement, il faudrait qu’à partir d’aujourd’hui, l’ensemble des citoyens au niveau mondial se déplacent à pied, deviennent végétariens (85% de la déforestation amazonienne est liée à la production de denrées alimentaires pour nourrir du bétail) et de ne pas excéder une température de 17 degrés pendant tout l’hiver pour chauffer son appartement en invitant ses voisins.
Optimisme gouvernemental
La ministre de la Transition écologique espagnole, Teresa Ribera, se veut officiellement optimiste. La responsable gouvernementale a indiqué que la célébration de la COP25 en Espagne sous la présidence chilienne constituait « une occasion de mobiliser la société civile, les entreprises et les administrations autour de la lutte contre le changement climatique. (….) Les citoyens ont principalement fait entendre leur voix, exigeant une action urgente et fondée sur la science, pour faire face à la crise climatique. (…) Nous avons déjà un cadre de gouvernance, l’accord de Paris , il est temps que l’action se concrétise et devienne visible », s’est félicité la ministre.
La COP25 occupera un total de sept pavillons, d’une superficie de plus de 100 000 mètres carrés, composés de centres de congrès et salles, prêts à accueillir les participants au sommet. Comme d’habitude, les événements et réunions se déroulent dans deux zones différentes: une bleue axée sur les événements et les négociations officiels des Nations unies, et une zone verte, l’espace dédié à la participation de la société civile.
Le sommet commence aujourd’hui et s’achèvera le 13 décembre.