Un artiste français embellit la place Urquinaona à Barcelone

Pour réparer la place Urquinaona, endommagée lors des protestations qui ont eu lieu en octobre, le Français Ememem a transformé un trottoir en oeuvre d’art. 

À Barcelone, la place Urquinaona et ses abords ont été le théâtre de violentes protestations ces dernières semaines. Les affrontements entre policiers et manifestants ont laissé des traces dans les rues, notamment en raison des dalles retirées des trottoirs pour devenir des projectiles. Désormais, à l’angle des rues Fontanella et Pau Claris, les passants peuvent admirer de belles mosaïques colorées, signées Ememem. « Je suis un carreleur fou et j’ai la maladie du flacking. J’ai ce besoin frénétique de rafistoler les trottoirs, et l’actualité récente de Barcelone m’a fait penser que les trottoirs avaient « chauffé » dernièrement. Urquinaona en particulier, c’est à cet endroit que les trottoirs avaient le plus besoin de moi » raconte l’artiste français à Equinox.

urquinaona barceloneEn mémoire des événements

Le flacking, c’est un art de rue où le bitume abîmé sera réparé de façon artistique, pour embellir le béton. Depuis plusieurs années, Ememem sillonne la France et l’Europe pour y poser ses jolis carreaux: « c’est un acte d’amour. Je mets en valeur les défauts, les marques du temps, les déchirures de la ville, et je leur donne un sens. Mes œuvres, appelées « flacks » sont de véritables pansements de trottoir. L’acte de réparation prend du sens car il s’adresse à la ville mais avant tout à ces habitants. Je le fais pour prendre soin des espaces et des gens. »

Ememem précise que « ce n’est pas une prise de position pour ou contre l’indépendance, mais c’est un hymne à la mémoire. Mon oeuvre veut s’ancrer dans le tissu urbain pour garder la mémoire des événements, toutefois pour une durée indéterminée car mes œuvres restent semi-éphémères. »

Barcelone abrite au total trois oeuvres de l’artiste, à Urquinaona, Sant Antoni et dans le jardin de las tres Xemeneies. S’il est aujourd’hui de retour dans son atelier basé à Lyon, « il y a de grandes chances que je revienne en Catalogne et dans d’autres régions au gré des pérégrinations de mes semelles usées » confie-t-il.

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