Tous les premiers mercredis du mois, la librairie française Jaimes, sous la plume du libraire Christian Vigne, nous recommande les dernières nouveautés et événements littéraires à Barcelone.
La famille peut sans doute faire l’objet de multiples définitions, des plus heureuses aux plus sinistres mais qu’on le veuille ou non elle a toujours été l’espace de la privacité, c’est même ce qui fait sa marque, c’est là qu’on lave son linge sale, entendons qu’il ne saurait être question ni d’exposer ses petites affaires ni que quiconque s’en mêlât.
Mais est-ce toujours le cas à l’ère où les Américains construiraient un système de surveillance de masse de nos conversations téléphoniques, mails, texto etc… Système construit (en partie) et finalement dénoncé par Edward Snowden. Le Seuil publie ses Mémoires Vives, dénonciation de la surveillance globale mise en place par la CIA.
Illustration du phénomène dans Les choses humaines de Catherine Tuill aux éditions Gallimard. L’affaire est la suivante : Lui est un journaliste politique brillant et très médiatisé, série de luxe avec options, elle est essayiste et féministe, pléonasme contemporain. Leur fils, Alexandre, étudie dans une université californienne. Voici planté le décor initial. Jusque-là rien n’empêche de penser à la carte postale, maison, plage, enfin tout le monde voit bien de quoi il s’agit, on attend les dérèglements. Et puisqu’on les attend, les voici. Elle, quitte son mari, s’installe avec son nouveau compagnon et voilà-y-pas, quelle histoire, que le fiston est accusé du viol de la fille du nouveau compagnon de sa mère. Contexte hypermédiatisé, démarrage de la machine infernale. La famille donc et l’exposition publique de ses jadis petits secrets.
Nathacha Appanah préfère réduire la famille à la mère, au fils et à la fille. On lui en est reconnaissant. Le fils prend un jour la voiture de sa mère pour retrouver sa sœur, il ne l’a pas vue depuis dix ans, il n’a pas de permis, il a 17 ans. Pourquoi a-t-il commis cet acte qui l’enverra en prison ? il faudra remonter loin, bien loin pour supposer une raison, le drame se transmet plus sûrement que le rhume dans les familles. Cette fois-ci dans l’intimité. Disons-le, un des plus romans de cette post-rentrée. Le ciel par-dessus les toits. Éditions Gallimard.
En bref
Faut-il préférer comme Mathieu David laisser sa famille un peu loin, à Montréal pour ce qui le concerne et arpenter, de jour comme de nuit les rues barcelonaises, suivre la trace de Picasso, s’enivrer (quelquefois) dans les bodegas et comment faut-il interpréter le titre de ce livre Barcelone brûle ? Ben oui, Barcelone brûle quoi ou qui ou se consume-t-elle elle-même ? Mathieu David répondra à toutes ces questions le 21 novembre à l’Institut Français de Barcelone à 19h30. Éditions Gallimard.