Alors que les manifestations secouent Barcelone, analyse des armes utilisées par les autorités dans le maintien de l’ordre en Catalogne, différentes de celles de la France.
Depuis la sentence formulée ce lundi 14 octobre par le Tribunal suprême à l’encontre des leaders indépendantistes, les manifestations et les différents heurts ont mis Barcelone en état d’ébullition. Suite aux charges policières, plusieurs blessés sont à dénombrer, dont un jeune homme qui a perdu son oeil suite à un tir de flash-ball. Les Mossos d’Esquadra ont recours à plusieurs armes de défense: à des lanceurs de balles de défense (LBD 40) ou encore gaz poivré.
Les flash-balls interdits depuis 2014
Les flash-balls ou « balas de goma » en espagnol sont interdits en Catalogne depuis 2014. Le parlement a voté contre son utilisation après qu’Ester Quintana ait perdu son oeil à cause d’un tir lors de la grève générale du 14 novembre 2012. Cette réglementation concerne seulement la police catalane, la Guardia Civil et la Police espagnole quant elles sont déployées en Catalogne continuent d’y avoir recours. Récemment, c’est également un tir de flash-ball qui est à l’origine de la perte d’un oeil d’un jeune homme lors de la manifestation de lundi à l’aéroport Barcelona-El Prat.
Pour pallier l’interdiction des flash-balls, les Mossos d’Esquadra ont recours aux « pistolas de foam« , un autre type de lanceur de balles de défense, censé présenter moins de dangers. Connu sous le nom de LBD 40, cette arme propulse des balles de caoutchouc pouvant aller jusqu’à 50 mètres. Les forces de l’ordre catalanes l’utilisent pour tenir à distance les manifestants et maintenir un cordon de sécurité. Ces armes sont très utilisées en France, notamment dans les manifestations des Gilets Jaunes. Bien qu’autorisées, elles sont controversées et à l’origine de plusieurs blessures graves: éborgnements, atteintes oculaires ou encore fractures au visage. L’organisation Amnesty International a d’ailleurs appelé à interdire son utilisation lors d’opérations du maintien de l’ordre.
Une artillerie moins lourde qu’en France
Tout comme en France, la Guardia Civil, la police espagnole et les Mossos d’Esquadra utilisent des gaz lacrymogènes, mais ont davantage recours aux gaz poivrés pour repousser les manifestants. Ce sont souvent des grenades qui diffusent ces gaz. Les corps de police peuvent également se servir de leurs bâtons de sécurité appelés « tonfa ». Normalement, ils doivent les utiliser uniquement pour se défendre en cas de menace physique directe avec des manifestants.
Contrairement à la France, les autorités catalanes n’ont pas recours aux grenades explosives dans les opérations de maintien de l’ordre. La France est en effet le seul pays européen a utilisé à ce type de grenade. La plus controversée: la GLI-F4. Il s’agit de la plus puissante de l’artillerie policière française. Elle combine trois effets: explosif, lacrymogène, et sonore. Lors de l’explosion le bruit avoisine 165 décibels, c’est plus qu’un avion au décollage.
En Catalogne, en ce mercredi 16 octobre, les Mossos sortent pour la première fois dans les rues de Barcelone, un canon à eau. Avec une puissance pour lancer à 60 mètres.