Saccages, violences, incendies, Barcelone a vécu une nouvelle vague d’émeutes cette nuit.
Toujours le même scénario se répète inlassablement : une journée de manifestations indépendantistes totalement pacifiques, bon enfant telles qu’on les connait depuis 2012.
Et une seconde partie converti en violence urbaine de plus en plus graves au fil des jours. Notable différence, hier les emeutes ont commencé dés 16h. Un démarrage rapide en comparaison des jours précédents où les rues étaient tranquilles jusqu’à 21h. Les premiers affrontements ont commencé Via Laetania, devant le commissariat de la police espagnole à Barcelone.
Lieu symbolique de l’État espagnol à Barcelone qui cristallise les rassemblements indépendantistes violents. Hier le niveau de haine qui s’est répandu sur ce boulevard de Barcelone a fait sauter toutes les alarmes. Armés de frondes, de barre de fers, de cocktails Molotov, casqués et masqués, ces émeutiers ont attaqué la police sans relâche pendant près de 5 heures, blessant gravement un agent à la tête avec un jet de projectile.
La police est venu à bout des rebelles en tirant un nombre hallucinants de gaz lacrymogènes. L’odeur est arrivée jusqu’a la plaça Catalunya.
Le matériel urbain à été ravagé sur cette artère de la ville, qui est méconnaissable après la guérilla.
Une fois dispersés, les émeutiers ont semé la terreur dans les beaux quartiers de Barcelone : Rambla Catalunya, Balmes, Passeig de Gracia, Via de les Cortes Catalanes, Diputacío. La très chic Rambla Catalunya a été victime d’actes de vandalisme.
Derrière les vitrines des lobbies de leurs hôtels, les touristes regardent les scènes d’émeutes. Des barricades en feu bloquent tous les croisements de rue de l’Eixample. Des flammes de grandes hauteurs brûlent les arbres des rues, que les pompiers doivent éteindre avec leurs lances.
Des nuages de fumée toxiques s’engouffrent dans les fenêtres des immeubles. Ambiance d’insurrection.
Les fourgons de Mossos traversent littéralement les flammes des barricades pour déloger les émeutiers.
A chaque passage de la police les rebelles tirent projectiles et cocktails Molotov sur les Mossos qui ripostent avec des tirs de balles en caoutchouc souple. Vers une heure du matin la police a réussi a fatiguer la majorité des émeutiers qui ont quitté la zone dévastée. Plaça Catalunya et Passeig des Gracia portent alors les stigmates des affrontements.
Restent quelques traînards se baladant avec des cocktails Molotov. Les fourgons de Mossos s’arrêtent à leurs hauteurs pour tirer des balles en caoutchouc souple. L’opération a fonctionné, et le calme est revenu. « Nous ne savons qui sont exactement ces personnes, ce sont des gens qui veulent retourner la ville » confiait un Mossos d’Esquadra à Equinox ajoutant « vous connaissez très bien ça à Paris d’ailleurs »
En ce samedi, la police espagnole et les Mossos s’attendent à ce que la violence de ces groupes hétérogènes soit encore plus élevée. Les forces de l’ordre sont conscientes que ces éléments perturbateurs n’ont aucun lien avec les manifestations indépendantistes pacifiques de la journée. Ce sont des commandos entraînés et organisés qui cherchent à faire tomber le dispositif policer en épuisant les agents qui enchaînent des journées de 20 heures de travail. Les Mossos reconnaissent que Barcelone vit sa plus grosse crise de sécurité depuis des décennies.