Le processus de destitution du président indépendantiste Quim Torra, qui prend la forme institutionnelle d’une motion de censure n’aura duré que quelques heures. Seuls les 36 députés du parti Ciutadans, à l’origine de la motion, et les 4 députés de la droite conservatrice ont voté la destitution.
Le prétexte de cette motion était la dérive indépendantiste et la supposée violence des groupuscules séparatistes soutenus par le gouvernement de Catalogne. Le camp favorable à l’unité de l’Espagne s’est fissuré. Les 17 parlementaires socialistes se sont abstenus tandis que la gauche radicale de Podemos a voté contre. Les indépendantistes, tout comme la gauche, se sont retrouvés sur un point: Ciutadans a utilisé la motion de censure pour se faire de la publicité électorale. En pleine campagne des législatives du 10 novembre, Cs s’offrait ici une excellente tribune. D’ailleurs, les principaux candidats étaient présents dans le public du parlement dont le leader du parti Albert Rivera et sa numéro 2 Inès Arrimadas.
La cheffe de l’opposition Lorena Roldan a prononcé un discours fleuve, réquisitoire contre Quim Torra et la politique indépendantiste. “Ce n’est pas une république, c’est un coup d’État; ce ne sont pas des prisonniers politiques, ce sont des délinquants; ce n’est pas “l’honorable Puigdemont”(NDLR titre donné aux présidents catalans) mais un fugitif; ce ne sont pas des martyrs mais des terroristes présumés, a-t-elle asséné, ce n’est pas la révolution des sourires mais du terrorisme”.
La motion a reçu 76 votes négatifs (JxCat, ERC, CatComú et la CUP), 40 favorables (Cs y PP) et 17 abstentions des socialistes.
Lire aussi : Ouverture du processus de destitution du président catalan Quim Torra