Le parlement catalan explose et vote l’expulsion de la police espagnole

La majorité indépendantiste au parlement de Catalogne reprend le chemin de la désobéissance contre l’Etat et vote l’expulsion de la Guardia Civil espagnole du territoire.  

L’incarcération de 7 indépendantistes présumés terroristes a mis le feu au parlement de Catalogne réuni au même moment en séance plénière. Des débats parlementaires quasiment consacrée à l’arrestation des présumés terroristes par la la gendarmerie espagnole, la Guardia Civil.

Ce faisant,  le parlement emprunte de nouveau le dangereux chemin de l’affrontement direct avec l’État espagnol. L’indépendantisme a utilisé sa majorité absolue pour adopter une batterie de motions belliqueuses. La plus radicale est la demande d’expulsion de la Guardia Civil  du territoire catalan. La démarche législative, qui sera suspendue par le tribunal constitutionnel car hors des compétences du parlement catalan,  fait suite directement à la fameuse arrestation et incarcération des 7 indépendantistes présumés terroristes par la Guardia Civil lundi dernier. Les indépendantistes sont persuadés d’être les victimes d’un complot d’État visant « à rafler » des personnes innocentes. Pour défendre les militants accusés de terrorisme et soutenir la thèse du complot, le parlement ne possède pas la moindre preuve.

Le président Quim Torra, les députés du parti de Carles Puigdemont, et quelques parlementaires de la gauche indépendantiste ont spontanément scandé « liberté » dans l’hémicycle. Les ministres indépendantistes de l’intérieur, des entreprises, de l’aménagement du territoire sont visiblement gênés par les applaudissements. Le malaise est particulièrement palpable sur le visage du vice-président Pere Aragones qui souhaitait retisser des liens avec Madrid.

Bien évidement, dans sa grande majorité, le mouvement indépendantiste est pacifique, et c’est ce qui fait -faisait ?- sa force. En flirtant avec la banalisation du terrorisme, Junts Per Catalunya et ERC offrent un bâton de taille XL pour se faire battre par leurs opposants. Et ouvre une nouvelle boite de Pandore, dont l’article 155 de la constitution espagnole permettant de suspendre les institutions espagnole pourrait surgir.

Campagne électorale

En pleine campagne électorale pour les legislatives anticipées du 10 novembre, nul candidat indépendantiste ne veut être accusé de « trahison ». Et comme en 2017, les partis gouvernementaux suivent les extrémistes de la Cup qui donnent le la.

L’expulsion de l’hémicycle du chef de Ciutadans après ses critiques contre les applaudissements de soutiens aux présumés terroristes est maladroite. Bien sur, Ciutadans, parti radical contre l’indépendance, enchaîne les provocations et les propos sulfureux. Cependant en quelques minutes ont eu lieu des applaudissements pour soutenir des présumés terroristes, la demande d’expulsion de la Guardia Civil et la mise à la porte du chef de l’opposition. Un amalgame qui peut laisser un arrière-goût amère.

Les jours à venir

Le parlement a également voté en ce jeudi, la reconnaissance  du référendum du 1er octobre 2017 comme un élément faisant partie de l’autodétermination de la Catalogne. Les deux ans du référendum seront commémorés mardi prochain. Le tribunal suprême va également rendre public dans les deux semaines à venir la sentence dans le procès du gouvernement Puigdemont avec des dizaines d’années de prison à la clef. Madrid pendant ce temps envoie quelques centaines de policiers nationaux pour faire face aux tensions dans les rues de Barcelone. La police nationale devra travailler avec les Mossos d’Esquadra, les forces de l’ordre du gouvernement catalan.

Recommandé pour vous

Bloqueur de pubs détecté

Merci de désactiver votre bloqueur de publicités pour accéder gratuitement aux contenus d'Equinox.