Les fêtes de la Mercè, qui commencent le 20 septembre pour s’achever le 24, emplissent Barcelone de concerts, spectacles et feux d’artifices. Histoire d’une tradition qui remonte à un autre siècle.
Nous sommes le 24 septembre 1218. Le roi catalan Jaume I dit avoir reçu une apparition de Marie, la mère de Jésus. Simultanément, la supposée sainte catholique apparaîtra au marchand catalan du nom de Pere Nolasc, et enfin à Ramon de Penyafort un religieux dominicain. Nolasc affirme que Marie lui aurait donné un commandement politique: fonder un ordre religieux dédié au rachat des captifs chrétiens des mains des musulmans. Pere Nolasc se rend rapidement à la cour barcelonaise de Jaume I pour lui demander la logistique afin de mener à bien sa mission, le roi catalan affirme alors avoir reçu la même vision.
Il n’en fallait pas plus, pour que Mare de Déu de la Mercè devienne la patronne de Barcelone. Quelques siècles plus tard, la cité catalane a été envahie par des nuées de sauterelles. Le peuple, sous l’impulsion des religieux, invoqua alors la Mare de Déu de la Mercè. La légende était née.
Début des fêtes
En 1868, Barcelone commence à célébrer des fêtes religieuses et populaires en l’honneur de la Mare de Déu de la Mercè autour du 24 septembre. La Festa major, « la grande fête » telle que nous la connaissons aujourd’hui, trouve son embryon en 1902. La mairie de Barcelone, alors catalaniste et conservatrice, prend la décision d’organiser un festival aux couleurs des différentes cultures folkloriques du pays. Danses de bâtons, de diables, défilés de géants, de monstres, spectacles pyrotechniques, castellers et sardanes: les grands classiques de la Mercè telle qu’elle existe encore en 2018.
Une fête laïque aux racines religieuses qui a semé un tumulte entre partisans et adversaires de ces deux philosophies. Du coup, le festival de Mercè entre 1920 et 1930 est devenu plus marginal.
Au début de la dictature franquiste, de 1939 aux années 60, c’est une fête exaltant les valeurs nationales, catholiques et sociales du franquisme. Quand la dictature a commencé à montrer des signes d’ouverture début 1960, la Mercè a repris alors de relatifs accents folkloriques.
Il faudra attendre la transition démocratique en 1975 pour que la Mercè renaisse et garde le visage qu’on lui connaît encore aujourd’hui.
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