Ces Français qui vivent à Barcelone et travaillent en France

Barcelone avec ses plages, son soleil et son air de fête séduit les Français qui sont environ 30.000 à habiter la capitale catalane. Et même ceux qui travaillent en France tentent l’aventure. Résultat: des aller-retours à n’en plus finir entre les deux pays, pour pouvoir passer quelques jours par mois dans leur ville de cœur. 

« C’est très fatiguant, mais c’est le prix à payer pour habiter au paradis » explique Jesus Berecibar, un Normand de 57 ans qui a créé son entreprise de services informatiques en France il y a 12 ans. Tous les lundis matins à 6h, il est à l’aéroport d’El Prat prêt à embarquer pour quatre à cinq jours de travail en France, avant de revenir chez lui, à Barcelone, chaque week-end.

Comme lui, ils sont beaucoup à multiplier les aller-retours entre la France et Barcelone. « Il y a quelques années, les Français qui venaient vivre à Barcelone étaient des expatriés envoyés par leur entreprise pour un ou deux ans, avec leur famille, explique Laure Condamine, chercheuse d’appartements pour particuliers dans la capitale catalane, aujourd’hui à peu près 40 % de ma clientèle choisit de venir vivre ici tout en continuant à travailler en France ».

comment aller de l'aeroport au centre ville de Barcelone

Barcelone séduit par sa douceur de vivre, son climat agréable, sa proximité avec la mer et la France, mais aussi son aéroport international et ses écoles françaises. «C’est une ville qui réunit beaucoup de critères pour les Français qui veulent changer de vie » explique l’experte en immobilier. Mais qui sont ces expatriés d’un nouveau genre? « La plupart du temps, des hommes de 40 à 50 ans qui ont monté leur propre entreprise et sont donc mobiles, mais aussi fatigués du rythme de vie qui leur est imposé en France » répond Laure Condamine.

Un rythme de vie fatiguant

Jesus Berecibar, lui, a lancé son entreprise en Normandie en 2007. Après avoir vécu un an à Londres pour le lancement d’une filiale, il se voit mal rentrer définitivement en France. Il propose à sa famille de partir vivre à Barcelone pour y développer une nouvelle filiale. « On a visité la ville pendant un week-end, ça a été un coup de foudre!» se souvient-il. La famille s’y installe en 2012, et n’est jamais repartie. « Ma femme et ma fille se sont fait des cercles d’amis et moi aussi! Chaque semaine je retrouve les mêmes Français à l’aéroport, avec le temps ce sont de venus de vrais copains » raconte en riant le dynamique quinqua.

Eric Royer, 45 ans, traverse lui aussi la frontière toutes les semaines, mais en voiture. Du lundi matin au jeudi soir, il est à Perpignan où il a créé son agence digitale il y a 17 ans. En 2014, à la suite d’un divorce, il part s’installer à Barcelone. «Pour moi c’était un changement de vie mais aussi un nouveau challenge, explique l’entrepreneur, ça a été très enrichissant, j’ai rencontré des gens de toutes nationalités et Barcelone est une ville qui nourrit, avec une vie culturelle dynamique, je m’y sens bien» .

prendre un verre en terrasse Barcelone

Quand il est en France, le chef d’entreprise vit avec sa grand-mère qui peut profiter de sa compagnie. A Barcelone du vendredi au dimanche, il travaille à distance. «Je vais souvent à la Peña Bussiness Club dont je suis membre, dans des espaces de coworking ou dans des cafés d’hôtels » explique le Français qui gère à Perpignan une équipe de dix employés.


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Comme lui, Julien Perez, 32 ans, originaire de Paris, est venu s’installer à Barcelone fin 2015 alors qu’il s’était mis à son compte en France à peine un an plus tôt. Mais lui n’a pas d’employés, il travaille avec des prestataires. Séduit par la qualité de la vie, ce professionnel de la communication vit toujours dans la capitale catalane et rentre à Paris une à deux fois par mois « C’est fatiguant parce qu’on optimise tous les rendez-vous en quelques jours, mais pour l’instant je n’imagine pas changer de vie » explique-t-il.

aéroport homme

Un rythme de vie éprouvant mais « inenvisageable d’arrêter, tous les salariés et les clients sont basés en France » affirme Jesus Berecibar qui dit passer la moitié de sa vie dans l’hexagone. Un avis partagé par Eric Royer: « pour l’instant, cette situation me convient, mais ce serait sûrement différent si je n’étais pas célibataire ». Pas si sûr si l’on en croit Laure Condamine. « Quand on teste la vie barcelonaise, c’est compliqué d’y renoncer » nous glisse-t-elle finalement en souriant.

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