Les indépendantistes catalans remportent une claire victoire ce soir aux élections européennes en Catalogne, avec près de 50% des voix.
Carles Puigdemont à droite, candidat exilé à Bruxelles. Oriol Junqueras à gauche, candidat incarcéré à Madrid. Les deux leaders qui se disputent la direction morale du mouvement indépendantiste se sont présentés au scrutin européen sur deux listes concurrentes, pensant qu’un seul serait élu. Cependant, la mobilisation indépendantiste a été si forte que l’ancien président Carles Puigdemont et l’ex vice-président catalan Oriol Junqueras ont été élus tous les deux. Carles Puigdemont arrive en tête avec 28,61% des voix. Oriol Junqueras obtient 21,20%. Il y aura cinq députés indépendantistes au Parlement européen.
Maintenant, les deux hommes devront réussir à siéger au Parlement de Bruxelles. Paradoxalement, c’est Junqueras emprisonné qui a le plus d’options pour siéger, au moins le jour de la constitution du Parlement européen, le 2 juillet prochain. Actuellement jugé à Madrid pour rébellion et sédition suite à la déclaration d’indépendance, le juge du Tribunal suprême a autorisé Oriol Junqueras à assister à la séance d’ouverture du Parlement espagnol mardi dernier. Également candidat aux législatives espagnoles du 28 avril dernier, Junqueras a réussi à se faire élire député. Il a immédiatement démissionné pour espérer siéger à Bruxelles. Si le Tribunal suprême a autorisé Junqueras à se rendre au Congrès des députés espagnol, sous bonne garde policière, il devrait en faire de même pour le Parlement européen.
Puigdemont en territoire hostile
En revanche, pour Carles Puigdemont la situation est plus sensible. L’ancien président est recherché par la justice et la police sur l’ensemble du territoire national espagnol. Hors, pour siéger à Bruxelles, un député européen doit d’abord passer par la case Madrid pour récupérer la documentation administrative nécessaire.
Bravache, Puigdemont pendant la campagne électorale a annoncé qu’il viendrait à Madrid, protégé par l’immunité que confère le Parlement européen. Précautionneuse, l’instance européenne a préalablement expliqué que Puigdemont ne jouira pas de l’immunité tant qu’il n’aura pas mis la main sur les documents à Madrid. Dans ce jeu du serpent qui se mord la queue, l’ancien président explique benoitement que ses avocats affirment qu’il peut se rendre à Madrid.
Quoi qu’il en soit, le camp indépendantiste a réussi son pari: amener le conflit catalan au coeur des institutions européennes.
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