Les prostituées de la Junquera, enjeu de la campagne municipale

La frontière entre la France et l’Espagne est ravagée par le fléau de la prostitution. Si les maisons closes sont légales, le racolage de rue est prohibé. Le village de la Junquera est devenu le symbole d’une prostitution de masse et les habitants en ont assez. 

Il y a une dizaine d’années, la mairie de la Junquera a signé une ordonnance infligeant des amendes d’entre 750 et 3.000 euros aux personnes effectuant du racolage sur la voie publique. Las, les prostituées étant souvent des personnes originaires des pays de l’Est en situation illégale en Espagne, les amendes sont rarement réglées. Doublement inefficaces quand on sait que les prostituées à la frontière sont souvent contraintes par des mafias à exercer cette activité.

A l’occasion de la campagne municipale, à la Junquera, le sujet fait partie des priorités de l’élection. Les deux principales candidates Sònia Martínez (maire sortante et membre du parti de Carles Puigdemont) et Anna Pérez (gauche indépendantiste) posent le sujet sur la table. Avec souvent le même constat : les clients viennent majoritairement de la France. Selon les chiffres de la mairie, 90% des clients sont français. A ce sujet, il est édifiant de relire le reportage publié par Equinox il y a deux ans.

Un tourisme sexuel ingérable

La maire de la Junquera explique au pureplayer NacioDigital qu’il faut éradiquer la prostitution de rue autant pour l’image de la Junquera que par préoccupation pour ces femmes victimes des mafias. Les candidates catalanes critiquent le laxisme du code pénal espagnol envers la prostitution en comparaison de la France voisine, ce qui « crée un appel d’air de clientèle » dénoncent en cœur les deux femmes politiques.

La Junquera c’est derrière l’image des « puticlubs », une petite ville de 3000 habitants, mais qui rencontre les problèmes d’une commune de 10.000 habitants déplore la candidate indépendantiste Anna Pérez. En effet, l’administration régule les polices municipales en fonction de la taille de la commune. Or, sur le papier, la Junquera n’a que 3000 âmes et donc une police réduite qui est vite débordée par les problèmes que suscite le tourisme sexuel local avec son cocktail de trafic et consommation de drogues. Une situation qui dure depuis trop longtemps pour les habitants mais aussi pour les victimes des mafias.

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