Les indépendantistes prennent le contrôle de la Chambre du commerce de Barcelone

Les indépendantistes remportent l’élection de la Chambre du commerce de Barcelone et vont modifier la politique de cette puissante institution. 

« Nous allons cesser de toujours regarder vers Madrid, vers les grandes entreprises de l’Ibex 35, et nous allons prendre soin des petites et moyennes entreprises catalanes, nous allons opérer un virage à 360 degrés ». Ce matin sur TV3, le futur président indépendantiste de la Chambre du commerce barcelonaise Joan Canadell savourait sa victoire. Avec 32 sièges sur les 60 de l’entité, le candidat de l’association indépendantiste ANC dispose d’une solide majorité pour réorienter la politique de cette institution.

Jusq’ici la puissante Chambre du commerce barcelonaise était présidée par Miquel Valls. Un septuagénaire habitué des cercles de pouvoir, à la tête de l’institution depuis 2001. Valls, plutôt consensuel, n’a cependant pas soutenu le processus indépendantiste de 2017.

Faible participation

423.146 électeurs, travailleurs indépendants ou représentants d’entreprises qui exercent des activités commerciales dans la province de Barcelone, pouvaient voter. La participation, habituellement très faible, a connu une légère augmentation même si seuls 4% des électeurs se rendus aux urnes.

La campagne fut assez tendue pour une élection d’habitude feutrée. Les indépendantistes ont remporté les sièges du scrutin direct, et avec la majorité absolue. Les grandes entreprises qui versent une cotisation de 75.000 euros envoient chacune un élu à la Chambre qui siégera dans l’opposition. CaixaBank, Criteria Caixa, Naturgy, Abertis, Aigües de Barcelona, Banc Sabadell, Banco Mediolanum, Indra, Deloitte, PwC, Hoteles Catalonia, Damm, el RACC et Magma Disseny seront représentées.

Contactée par Equinox, Elisenda Paluzie, la présidente de l’Assemblea Nacional de Catalunya, se félicite qu’une liste composée de petites et moyennes entreprises s’apprête à mettre la Chambre du commerce au service du tissu des PME catalanes. Paluzie, qui est économiste de formation, explique que désormais l’État espagnol ne pourra plus déployer de campagne économique de la peur contre les souverainistes catalans. La chef de l’ANC fait référence aux déclarations du gouvernement conservateur en octobre 2017 qui avait indiqué que la Catalogne serait ruinée en cas d’indépendance. L’exécutif de Mariano Rajoy avait signé un décret qui permettait aux entreprises de retirer leurs sièges sociaux de Catalogne d’une manière express. Paluzie se réjouit que les grandes entreprises comme la Caixa aient moins de poids aujourd’hui dans la Chambre du commerce. La présidente de l’ANC qui signe une des plus grandes victoires de l’indépendantisme de ces dernières années annonce que « la Chambre du commerce ne s’opposera désormais plus au Parlement de Catalogne, comme a pu le faire l’institution lors de la déclaration d’indépendance du 27 octobre 2017 ».

Par ailleurs, la présidente de l’ANC, parfaitement francophone, explique à Equinox que la nouvelle Chambre du commerce n’oubliera pas les entreprises française de Barcelone qui « ont fait le pari d’investir leur capital sur Barcelone depuis de nombreuses d’années et sont indispensables au succès de la capitale de Catalogne ».

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