Ignacio Garriga, 32 ans, représente l’extrême-droite à la municipale de Barcelone. Portrait.
Barcelone terre de gauche. La droite conservatrice du Partido Popular est devenue un parti résiduel. Les libéraux de Ciutadans stagnent électoralement. La mairie de Barcelone sera gouvernée par un homme ou femme de gauche si l’on en croit les sondages. Qu’il soit radical, indépendantiste ou socialiste. Au milieu de ces différentes nuances de gauche, un candidat de Vox, parti d’extrême-droite cousin du Front National, a réussi un petit exploit électoral : se faire élire député le 28 avril dernier.
Cap sur la mairie
Sur sa lancée, Ignacio Garriga veut devenir mairie de Barcelone. Le personnage détonne au sein de Vox, parti « trumpiste » surtout représenté par des blancs dans tout le pays, et des profils très espagnols en Catalogne. Le père de Garriga est catalan et sa mère est guinéenne. Le côté droitier est en revanche plus classique dans cette famille, où la mère militait au Parti Popular, son fils d’ailleurs la rejoindra. Il quittera ensuite ce parti jugé trop centriste pour rejoindre le plus musclé Vox, comme beaucoup de responsables du Partido Popular.
Garriga se sent beaucoup plus à l’aise avec les thèmes de prédilection de Vox : la lutte contre le nationalisme catalan, le refus de l’avortement, la défense des valeurs traditionnelles. A tel point que l’homme deviendra membre du comité exécutif du parti d’extrême-droite.
Evidemment, candidat dans un parti prônant la fermeture des frontières avec une mère immigrée, Ignacio Garriga suscite l’interrogation. L’homme n’en a cure,et ne se voit pas comme le dernier arrivé qui veut fermer la porte derrière lui. Garriga insiste sur la question financière de l’immigration. « Où va l’argent que l’Europe donne aux pays en voie de développement? » se demande à voix haute le candidat qui plaide une meilleure coopération entre les pays riches et pays pauvres. La question n’étant pas réglée Garriga estime qu’il est de son devoir de « protéger la frontière espagnole qui permet de garantir la culture du pays et de préserver les citoyens ».
Ignacio Garriga dit qu’il aime tellement son pays qu’il est prêt à sacrifier sa position confortable d’odontologiste à Barcelone en étant ostracisé comme candidat de Vox. Pourtant le trentenaire n’a pas peur de la formule choc quand il explique que les transsexuels ont besoin d’un traitement psychiatrique.
Election difficile
Les sondages sont toutefois compliqués pour Ignacio Garriga qui est concurrencé par le vote Manuel Valls en ce qui concerne l’identité nationale espagnole et par l’impétrant du Partido Popular Josep Bou sur les questions sociétales. En cas de défaite municipale, Garriga ira siéger sur les bancs du parlement espagnol avec ses 23 compagnons de Vox élus le 28 avril dernier.