Les baignades seront à haut risque cet été en Catalogne. Les entreprises de secourisme tirent la sonnette d’alarme face au manque de professionnels du secteur.
À Barcelone et dans le reste de la Catalogne, le climat méditerranéen est propice à la baignade. Les habitants comme les touristes apprécient les piscines publiques et les plages pour se rafraîchir durant la saison estivale. Pour assurer la sécurité des baigneurs, des secouristes doivent être présents. Or, l’Association des Entreprises Catalanes de Sauvetage Aquatique (AECSA) s’inquiète du manque de sauveteurs. De nombreuses piscines catalanes pourraient même être fermées cet été.
En ce début du mois d’avril, 70% des places ne sont pas encore assurées, ce qui représente 3.000 personnes pour 9.700 postes. Pour l’AECSA, « ça sera une saison à haut risque ». Elle ajoute qu’il y a « un manque de prévision et une méconnaissance du secteur de la part de la Generalitat ». Cette situation serait dû à la loi 7/2015 du gouvernement catalan approuvée en 2015 pour réguler le secteur, qui s’avère en réalité trop restrictive pour l’association.
Changer la loi
La loi indique qu’un sauveteur doit être inscrit sur le registre des professionnels du sport en Catalogne, appelé Ropec. Albert Calabuig, président de l’AECSA affirme au journal El Periódico qu’avant mai 2015, il fallait à un secouriste une formation entre 100 et 150 heures et une expérience d’au moins deux saisons. Aujourd’hui, 1.155 heures sont nécessaires au prix de 900 euros. « Peu de personnes sont prêtes à payer ce prix pour ensuite travailler seulement quelques mois » explique Albert Calabuig. Ainsi depuis plusieurs années, les postes catalans sont pris par des Espagnols venant de d’autres régions et des Sud-Américains faisant homologuer leur diplôme. Toutefois, cette procédure prend plusieurs mois.
Du côté de la Generalitat, les faits sont contestés. En 2016, seules 102 personnes se seraient inscrites pour une formation de 370 heures, où près de 400 places étaient proposées. Le gouvernement catalan ajoute que les diplômés en Sciences de l’Activité Physique et du Sport peuvent également travailler et 6.000 sauveteurs sont inscrits sur le registre Ropec. Le secteur du secourisme précise que ces chiffres ne signifient pas que ces personnes sont prêtes à travailler cet été et demande à changer urgemment la loi.