L’ancien président de la Catalogne Carles Puigdemont, dans une interview exclusive en français pour Equinox Radio, fait le bilan de son action pour l’indépendance de la Catalogne et l’avenir de la feuille de route souverainiste.
Sur Equinox Radio, Carles Puigdemont réagit à l’information qui a produit une secousse sismique politique entre l’Espagne, la Catalogne et la France cette semaine: 41 sénateurs français ont signé un manifeste dénonçant la répression espagnole envers la Catalogne.
Puigdemont se félicite sur Equinox que « pour la première fois en France il y a un nombre considérable de personnalités de la République Française qui s’expriment d’une façon aussi claire sur les droits fondamentaux ». Cependant l’ancien président catalan revendique sa présence forcée à l’extérieur de l’Espagne qui a permis selon lui « une importante internationalisation de la connaissance de la situation entre la Catalogne et l’Espagne ».
Candidat
Carles Puigdemont se présente aux élections européennes du 26 mai, avec une inconnue autour de sa possibilité de siéger. L’ancien président, qui vit en exil à Bruxelles depuis la déclaration d’indépendance, se ferait arrêter par la police espagnole s’il se rendait à Madrid devant la commission électorale pour pouvoir récupérer son titre d’élu. Un mandat d’arrêt national pèse toujours sur la tête du Catalan.
Ce qui n’empêche pas Puigdemont de battre campagne et d’appeler les Français de Barcelone à se reporter massivement sur sa candidature : « je partage avec les Français de Catalogne, de Barcelone et de partout dans le monde la même préoccupation pour l’Europe » lâche l’ancien dirigeant.
Extrême-droite
Les deux droites espagnoles, Partido Popular et Ciutadans, pourraient faire alliance avec l’extrême-droite de Vox pour diriger l’Espagne à l’issue des législatives du 27 avril. La pire des hypothèses selon Puigdemont, qui se dit victime d’un précédent gouvernement « radical et fermé » : en l’occurrence celui de Mariano Rajoy au pouvoir lors de la déclaration d’indépendance.
Face à la montée de l’extrême-droite Puigdemont plaide pour « renforcer la diversité d’Europe. (…) La Catalogne est à l’avant-garde de cette révolution démocratique ».
Municipale
Enfin, pour refermer le thème des élections, Puigdemont commente le scrutin municipal de Barcelone qui aura lieu également le 26 mai : « La seule candidate indépendantiste qui représente le futur, et une nouvelle idée de leadership est Elsa Artadi. C’est le moment de dire au monde que Barcelone revient à la modernité et l’avant-garde qu’elle représente ». Le futur et l’avenir. En répétant plusieurs fois ces mots pour décrire Elsa Artadi, Puigdemont tacle au passage son concurent de la gauche indépendantiste : Ernest Maragall et ses 76 ans.
A la question de savoir ce qui lui manque le plus depuis qu’il a quitté la Catalogne, Puigdemont visiblement ému confesse: « la famille, ma ville, mes amis… ces choses quotidiennes que, quand nous les avons, on ne les remarque pas, mais quand on ne peut plus les avoir, elles nous manquent beaucoup ».
Ecouter l’interview intégrale de Carles Puigdemont s’exprimant sur l’avenir de l’indépendantisme, sur l’actuel procès judiciaire, les nouvelles nations, son livre et la situation économique en Catalogne: