Carles Puigdemont a un nouveau plan pour redevenir président de Catalogne

Dans une interview sur la radio catalane Rac1 ce matin, Carles Puigdemont a dévoilé sa nouvelle stratégie: se présenter aux élections européennes, obtenir l’immunité parlementaire européenne et se faire investir président de la Catalogne. 

Comme nous l’annoncions hier sur Equinox, Carles Puigemont cherche une solution juridique pour devenir député européen et jouir de l’immunité parlementaire le protégeant de la justice et police espagnoles. Ce matin sur la radio Rac1, il a expliqué son plan en détails.

Pour devenir député européen, la personne élue doit venir chercher un document et jurer fidélité à la Constitution devant la commission électorale à Madrid. Déplacement impossible pour l’ancien président catalan qui se ferait arrêter par la police une fois arrivé sur le sol national en vertu du mandat d’arrêt émis suite à la déclaration d’indépendance du 27 octobre 2017.

Selon ses dires, Carles Puigdemont aurait en sa possession un rapport juridique lui indiquant qu’il est possible de déléguer à un notaire la récupération du dit document devant la commission électorale.

Ce qui parait compliqué car des sources de la dite commission contredisent Puigdemont et indiquent qu’il devra se présenter personnellement à Madrid sans dérogation afin de mettre ses papiers administratifs en règle. Pour tenter de contourner la législation espagnole, Puidemont place ses espoirs dans une certaine mansuétude de la présidence du parlement européen qui pourrait lui permettre de devenir parlementaire malgré tout et bénéficier de l’immunité.  Ici, aussi le plan semble être frustré. Le parlement européen fasse à effervescence médiatique qu’a suscité la candidature de Puigdemont a annoncé que ce dernier devait respecter les lois en vigueur en Espagne. Enfin au bout du parcours du combattant l’objectif est de revenir en Catalogne sans risque d’arrestation. Le but ultime est de se faire investir président une fois présent à Barcelone.

Président Puigdemont

Un plan qui est sujet à caution. Car il y a un autre écueil : pour devenir député européen, il est impossible de détenir un autre mandat. Or Carles Puigdemont est député au parlement catalan depuis le 21 décembre 2017. Pour devenir parlementaire à Bruxelles, il devrait donc renoncer à son siège de député catalan. Hic: seul un parlementaire catalan peut être investi président de la Catalogne. En démissionnant de son siège catalan, Puigdemont ne pourrait donc plus prétendre à la présidence.

Le candidat a annoncé ce matin espérer une souplesse du parlement européen qui lui permettrait de devenir député sans renoncer à son siège en Catalogne. Mais la diplomatie espagnole mettra la pression au parlement européen pour que les règles soit strictement respectées. En dernière instance, Carles Puigdemont a annoncé sur Rac1 son désir de saisir le Tribunal des droits de l’homme pour régler le conflit.

carles puigdemont

Du côté de la gauche républicaine indépendantiste (ERC) qui présente un candidat face à Puigdemont en la personne du président du parti incarcéré Oriol Junqueras, on reste dubitatif. « Moi, je voterai pour Puigdemont le jour où il sera vraiment à Barcelone » souffle à Equinox un proche d’un actuel ministre d’ERC. Et de rappeler que lors des élections catalanes du 21 décembre le slogan de campagne de Carles Puigdemont était « si tu veux que le président revienne, alors vote pour le président« . Carles Puigdemont avait gagné les élections mais n’est jamais revenu en Catalogne. L’entourage de Puigdemont se déchaîne contre le parti ERC, qui via le président du parlement Roger Torrent n’avait pas voulu investir Puigdemont à distance comme le réclamait ce dernier.

Effet d’annonce ou pas, le désir d’investiture présidentielle a toujours été présent chez Carles Puigdemont depuis son exil en novembre 2017. Une proche du président à Bruxelles expliquait en janvier à Equinox que Carles Puigdemont était en contact avec des députés européens de différents pays pour l’escorter jusqu’au parlement catalan et empêcher physiquement une arrestation. La police espagnole ne pourra pas se permettre de frapper des élus étrangers concluait celle qui fréquente chaque jour Puigdemont. « Si je dois aller en prison, j’irai mais en qualité de président catalan en fonction » termine finalement Carles Puidemont.

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