L’ancien Premier ministre français désormais candidat à la mairie de Barcelone reçoit Equinox dans son siège de campagne pour sa première interview en français à Barcelone.
Au 5e étage d’un élégant immeuble du Passeig de Gràcia, l’avenue la plus chic de Barcelone, la petite équipe de campagne s’active dans de vastes bureaux. « Le staff va augmenter au fur et à mesure des mois, il nous fallait de la place » nous explique-t-on. Parquet et boiseries contrastent avec la simplicité du mobilier et l’absence de décoration. Manuel Valls passe d’un bureau à l’autre, salue rapidement Nico Salvadó et le reste de l’équipe, enfile une cravate et s’installe pour l’interview.
D’abord interrogé sur la genèse de son arrivée en Espagne, il explique ce qui l’a conduit à tout plaquer en France pour se lancer dans l’élection municipale de Barcelone. Doté de la nationalité française et espagnole, Manuel Valls indique qu’il fait désormais partie de la communauté des Français de Barcelone. L’ancien Premier ministre réagit également sur Equinox à la venue de Dieudonné qui a annoncé un spectacle à Barcelone avec une réduction « Tarif Valls ». Manuel Valls est par ailleurs interrogé sur le programme satirique Polonia, où il a maintenant sa caricature.
Le moment le plus tendu de l’interview est certainement celui où l’ex-Premier ministre se défend de toute implication au sein de l’extrême droite. Sont évoqués les thèmes des alliances en Andalousie entre Vox, le Partido Popular et Ciudadanos (Cs) qui soutient sa candidature à Barcelone, mais aussi le rôle de son ami Josep Ramon Bosch, ex-président de l’association unioniste Societat Civil Catalane, souvent dépeint comme un personnage sulfureux.
Le candidat défend aussi la décision de la justice espagnole de maintenir les ex-dirigeants catalans en détention provisoire, même si plus de 80% des Catalans souhaitent leur remise en liberté selon un récent sondage. Manuel Valls profite de son interview pour décocher des dards à ses principaux rivaux, critique abondamment les indépendantistes Ernest Maragall, Joaquim Forn, Elsa Artadi et Artur Mas, se montrant légèrement plus clément envers la maire de Barcelone Ada Colau.
Le leader politique revient enfin sur sa position de candidat de la sécurité à Barcelone, fort de son expérience en France, et réagit aux sondages qui le placent pour l’instant à la quatrième place.