Depuis près de trois semaines, le mouvement autoproclamé des Gilets Jaunes organise des opérations coup de poing afin de protester contre la fiscalité en France. Le département des Pyrénées-Orientales, frontalier avec la Catalogne, est particulièrement actif. Les secteurs du transport et de l’agroalimentaire espagnols tirent la sonnette d’alarme face au manque à gagner.
La confédération espagnole du transport des marchandises ne voit pas d’un bon oeil la mobilisation des Gilets Jaunes. La frontière franco-espagnole du Perthus est souvent bloquée ou ralentie par les manifestants, mais aussi les axes autour de Paris, ce qui pose de lourds problèmes pour les camions espagnols.
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Le syndicat des transporteurs explique que « des camions entiers remplis de denrées périssables, après un blocage pendant de nombreuses heures, sont refusées par le client en raison de l’état de la marchandise ». Le transporteur doit payer les frais aller du camion et également les frais de retour vers l’Espagne, avec les produits endommagés et donc l’impossibilité d’effectuer pendant ce temps-là un nouveau transit.
Rétablir la libre circulation
Les transporteurs espagnols estiment qu’ils perdent deux millions d’euros par jour depuis le début du conflit. Un chiffre qui n’a pas encore été confirmé par le ministère de l’Agriculture à Madrid. La fédération espagnole des associations de producteurs de fruits va dans le même sens, expliquant que 94% de la production nationale est exportée vers les pays de l’Union européenne.
Ces deux entités rappellent que la libre circulation des marchandises est une norme du marché européen et demandent au gouvernement français d’adopter toutes les mesures nécessaires pour rétablir cette libre circulation sur son territoire.