Krystyna Schreiber est probablement la journaliste allemande la plus influente en Catalogne. La correspondante de Die Welt (l’équivalent allemand du Figaro) et des très progressistes Junge Welt et Jungle World accorde une interview à Equinox pour analyser la situation politique.
Krystyna Schreiber vit à Barcelone depuis 16 ans et a ainsi pu apprécier les évolutions des débats socio-politiques de la Catalogne. Au micro de la journaliste Mar Casanovas sur Equinox, Krystyna Schreiber analyse que le mouvement indépendantiste n’a pas augmenté son capital sympathie en Allemagne depuis la crise de 2017, même si les secteurs les plus à gauche du pays sont sensibles à l’incarcération des leaders catalans. La solution, selon le point de vue de la journaliste, est de reconnaître une fois pour toutes le côté plurinational de l’Etat espagnol. L’Europe doit aussi pour Schreiber protéger les droits des minorités comme c’est le cas de la Catalogne au sein de l’État central.
Par ailleurs, les sociétés catalanes et espagnoles, selon la journaliste allemande, pêchent par le manque de mémoire historique pour abuser des termes fascisme et nazisme dans le débat politique actuel. La journaliste allemande rappelle le poids de la population européenne à Barcelone : plus de 80.000 citoyens qui ont de droit de vote aux prochaines municipales. En 2015, Ada Colau a été élue avec 18.000 voix d’avance, les Français, Anglais, Italiens, Allemands et Belges de Barcelone sont les réels arbitres du scrutin.