Le francophone Alfred Bosch nommé ministre des Affaires étrangères catalan

Alfred Bosch, né à Barcelone en 1961, écrivain, historien, ancien député devient le nouveau ministre des Affaires étrangères pour le gouvernement catalan.

Député médiatique au Parlement espagnol, écrivain récompensé avec une vingtaine d’ouvrages dont la trilogie 1714, Alfred Bosch était à la tête du groupe de la gauche républicaine indépendantiste (ERC) au conseil municipal de Barcelone. Bosch envisageait de briguer pour la seconde fois le siège de maire de la ville.

En tête dans les sondages ERC pourra, si les enquêtes se confirment, diriger la mairie, mais aura probablement besoin du soutien de la gauche radicale pour former une majorité au conseil municipal. Les relations entre Alfred Bosch et Ada Colau sont glaciales. Très médiatique, durant quatre ans, Bosch a enchaîné les campagnes virulentes contre l’actuelle maire de Barcelone. Une alliance entre le parti d’Ada Colau et ERC était impensable avec Alfred Bosch. Pour assouplir la situation, Bosch a accepté de laisser sa place de candidat à Ernest Maragall, qui occupait jusqu’à aujourd’hui le siège de ministre des Affaires extérieures catalan. Un chassé-croisé en bonne et due forme.

Les ambassades

Le nouveau ministre présente un bon profil pour le poste. Bosch est totalement hispanophone, catalanophone, francophone, anglophone, italophone et possède même des notions d’allemand. Le nouveau chef du ministère d’Affaires extérieures devra gérer la réouverture des ambassades catalanes qui ont été fermées par l’État espagnol lors de l’application de l’article 155 après la déclaration d’indépendance.

L’exécutif de Mariano Rajoy estimait que ces bureaux de représentation du gouvernement catalan avaient pour unique but de promouvoir la séparation de la Catalogne du reste de l’Espagne. La diplomatie, selon la Constitution, relève uniquement du gouvernement central. Cependant, pour exercer la promotion touristique, économique et culturelle de la Catalogne, la Generalitat a le droit constitutionnel de posséder des représentations internationales. Une fois de plus, selon la grille de lecture constitutionnelle, les compétences de ces « ambassades » peuvent être plus ou moins amples. L’ancien gouvernement de Mariano Rajoy s’opposait vigoureusement à quelconque réouverture des bureaux de représentation catalane. Le nouvel exécutif socialiste semble confu sur le sujet. Malgré un discours sévère du très anti-indépendantiste ministre espagnol Josep Borrel, la Catalogne a pu ouvrir ses ambassades en Angleterre, Italie, Allemagne, Portugal, Suède, Autriche, Croatie,  Estonie et Liban. L’ambassade de Paris, qui était dirigée par Martí Anglada, n’est pas encore réouverte.

Pour Equinox, Alfred Bosch raconte en français comment il a vécu les événements d’octobre 2017

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