Logement, sécurité, Manuel Valls a tracé mardi soir les contours de son projet pour Barcelone. Retour à Evry et sur le bilan du maire Manuel Valls pour imaginer comment serait dirigée Barcelone en cas de victoire de l’ancien Premier ministre.
Evry, département de l’Essonne, région Île-de-France est le fief de Manuel Valls. Jusqu’à la semaine prochaine où il démissionnera, le candidat à la municipale de Barcelone occupe encore le siège de député de cette circonscription. De 2001 à 2012, les un peu plus de 50.000 Évryens ont eu pour maire Manuel Valls. La commune est aujourd’hui dirigée par son bras droit Francis Chouat.
Logement
Au niveau du logement, Manuel Valls a pointé du doigt dans sa déclaration de candidature, les échecs d’Ada Colau en la matière.
L’ancien Premier ministre a fait son calcul: seuls 5% des appartements sociaux promis par Ada Colau ont été au final construits.
L’accent du ministre de l’Intérieur revient pour dénoncer les squatteurs, les fameux « okupats » qui ont fleuri durant le mandat de Colau.
A Evry, la majorité municipale met en avant ses réalisations urbanistiques notamment dans les quartiers Bois Sauvages et Pyramides. « Mutation, dynamisme, rénovation » la mairie ne tarit pas d’éloges sur ces logements flambants neufs.
A Evry, la première opposante à Manuel Valls, l’insoumise Farida Amrani pointe du doigt que ces projets n’ont pas atteint leurs objectifs. Contactée par Equinox, cette proche de Jean-Luc Mélenchon argue que Manuel Valls a voulu « changer le visage d’Evry avec ces nouveaux immeubles, mais cela n’a pas fonctionné, les appartements n’ont pas trouvé de locataires et ont été rachetés par de grandes boîtes immobilières qui les louent aux habitants de la ville ».
Selon Amrani c’est la fiscalité foncière, augmentée par Valls qui a « rendu les logements non compétitifs sur le marché immobilier, les marges de manœuvres sont étroites dans la mesure où la mairie a augmenté la dette de la ville de 175% » décoche celle qui va tenter de récupérer le poste de député laissé vacant par Manuel Valls.
Sécurité
Au niveau sécurité, Manuel Valls a développé à Evry la vidéosurveillance et le nombre de policiers municipaux. En France, la moyenne des effectifs de policiers municipaux est de 4,5 agents pour 10.000 habitants en 2016. Evry devrait donc avoir près de 25 policiers municipaux. On est bien au-dessus de la moyenne nationale avec plus d’une cinquantaine d’agents dansl la ville. « Une police uniquement répressive » selon Farida Amrani. Même si, selon la majorité municipale, la police est « aux services des habitants », la volonté se veut claire: « la mission essentielle de la police d’Evry réside dans la protection des personnes et des biens, à travers un partenariat solide avec la Police nationale, en veillant à prévenir et à dissuader tout acte de délinquance. »
Valls a obtenu des mauvais résultats en la matière avec une hausse significative sur Evry des homicides, tentatives de meurtre, coups, blessures, cambriolages et trafics de drogue. En revanches, les vols de voitures ont baissé selon les statistiques du portail « Ville data ».
Dans l’ébauche de son programme électoral pour Barcelone, l’ancien Premier ministre veut dynamiser le corps de la Guardia Urbana, la police municipale, en conflit ouvert avec Ada Colau. La mairesse, fidèle a son programme de gauche radicale, a imposé à sa police locale un laxisme sans précédent contre les top mantas, ces vendeurs clandestins qui ont envahi l’espace public durant le mandat de la maire sortante.
La Guardia Urbana pourra compter sur un soutien sans faille d’un Manuel Valls qui promet une totale collaboration de la police municipale avec les Mossos d’Esquadra pour démanteler les « narcopisos ». Ces appartements du quartier du Raval de Barcelone qui génèrent un tourisme de drogue est un nouveau fléau qui a vu le jour dans la capitale de la Catalogne ces deux dernières années.
Manuel Valls présentera son programme complet en novembre prochain.
