Barcelone: des indépendantistes campent sur la place de la mairie

Tandis que Barcelone s’apprête à célébrer les fêtes de la Mercè, des indépendantistes ont installé un campement sur la place de la mairie.

Plaça Sant Jaume à Barcelone. Centre du pouvoir catalan. La bâtisse de la mairie de Barcelone fait face à celle du Palau de la Generalitat, le siège du gouvernement catalan. Au milieu de la place, depuis une dizaine de jours, des indépendantistes mécontents de la tournure que prennent les événements actuels, ont décidé de s’installer dans des tentes face au siège gouvernemental. S’ils n’étaient pas nombreux la semaine dernière, c’est aujourd’hui une bonne vingtaine de tentes qui sont plantées sur les pavés. Ces protestataires affirment qu’ils décamperont uniquement quand la Catalogne sera devenue une République indépendante.

Ces manifestants, qui reprennent le concept des « indignés » qui squattaient la plaça Catalunya en 2015 pour protester contre les coupes budgetaires, ne sont pas satisfaits de la politique menée par le gouvernement indépendantiste dirigé par Quim Torra. « Pour le moment le gouvernement n’a pas réalisé d’action concrète, il y a eu la déclaration d’indépendance du 27 octobre 2017 mais tout a été arrêté avec l’application de l’article 155 » explique Axel, étudiant et l’un des porte-paroles du campement. « Ainsi un groupe s’est créé sur Twitter pour organiser ce campement. Nous pensons que c’est le moment de mettre la pression maximale au gouvernement depuis la rue afin qu’il réalise que le peuple catalan est vraiment mécontent » affirme le jeune Catalan.

tentesDes jeunes gens se mélangent à des personnes d’un âge plus avancé. Certains ont fait plus de 200 kilomètres pour prendre part au mouvement. Tous en commun de n’être affilié à aucun parti gouvernemental, ni à la gauche républicaine ni à la droite de Puigdemont. Pas plus que ces manifestants ne sont membres des CDR (Comités de Défense de la République) ou des associations indépendantistes comme l’ANC ou Omnium, qui généralement organisent les opérations coups de poings afin d’attirer l’attention sur le processus séparatiste catalan.

En revanche, le style de ces contestataires est très proche de celui des anarchistes l’extrême-gauche indépendantiste. D’ailleurs le porte-parole parlementaire du parti anticapitaliste la CUP, Carles Riera est un visiteur de cette « acampada ».

Tolérance de la maire Ada Colau

Moins volubiles que les activistes indépendantistes habituels, ces campeurs ont affirmé à Equinox qu’ils resteraient présents pendant les fêtes de la Mercè qui commencent ce week-end. Les manifestants cohabiteront avec les groupes musicaux, les castellers et les sardanes qui remplissent la plaça Sant Jaume de vendredi à lundi. « Nous ne voulons en aucun cas nuire à cette fête, la mairie, la Generalitat et les entités organisatrices de la Mercè sont d’accord pour que nous restions précise Axel. Un manifeste sera même lu pour inviter les gens à nous rejoindre après les festivités. »

La mairie d’Ada Colau, qui vient du mouvement campeur des indignés, a en effet indiqué que l’attroupement ne sera pas expulsé pendant la Mercè. La droite du Partido Popular et Ciutadans au conseil municipal de Barcelone ont demandé à ce que le campement soit levé. La mairie a répondu par la négative expliquant que la situation actuelle en Catalogne est exceptionnelle et que la Mercè est aussi un espace de revendication.

Le gouvernement de Catalogne n’a pas non plus l’intention d’utiliser les Mossos d’Esquadra pour mettre fin à ce campement protestataire. Ainsi, les campeurs indépendantistes espèrent être de plus en plus nombreux pour faire entendre leur souhait: obtenir la République catalane.

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