Des centaines de Français s’installent chaque été à Barcelone, tandis que presque autant quittent la ville pour rentrer de l’autre côté de la frontière. Toutefois, le retour n’est pas si simple, voici les clés pour revenir en France l’esprit tranquille.
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Démarches utiles
Auprès des consulats
Lors d’un retour en France, il existe certaines démarches simples à effectuer, auxquelles les expatriés ne pensent pas forcément. Tout d’abord, il faut demander à être radié du registre des Français du Consulat Général de France à Barcelone. Il suffit de se créer un compte ou de se connecter sur service-public.fr et de suivre les étapes indiquées pour imprimer son certificat de radiation.
Ensuite, les Français qui étaient inscrits sur la liste électorale consulaire doivent également demander leur radiation, sinon ils ne pourront pas voter en France. Il faut télécharger le formulaire ici et l’envoyer à l’adresse indiquée.
Si une situation familiale change, c’est-à-dire en cas de naissance ou mariage, il faut veiller à le signaler sur les registres d’état civil du Consulat Général de France à Madrid pour mettre à jour ses documents d’état civil. En effet, le Consulat Général de France à Barcelone ne gère pas ces démarches pour les Français installés dans la capitale catalane.
Changement d’adresse
Même si on a l’impression d’avoir tout réglé lors de son départ, il est toujours utile d’indiquer son changement d’adresse auprès de Correos, au cas où des administrations souhaitent transmettre une information importante. L’opérateur postal se chargera de tout transmettre à la nouvelle adresse pendant la durée choisie par l’expatrié. Il faut se rendre dans un bureau Correos pour connaître le tarif exact et remplir le formulaire disponible ici.
Réunir tous les documents nécessaires
Une fois rentré en France, il est souvent plus difficile d’obtenir des documents à distance. Ainsi, il faut veiller à avoir ses contrats de travail, fiches de paie et autres justificatifs importants lors de son départ.
Santé
Si un Français travaille au moins 60h, il peut bénéficier de la sécurité sociale grâce à son nouvel employeur car il cotise pour lui. La Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) ouvre toujours les droits à la fin de son premier mois de travail. Conjoint et enfants peuvent aussi en bénéficier.
Si un Français est au chômage lors de son retour en France, il peut disposer des droits qu’il avait à Barcelone et les faire valoir auprès de la CPAM. Cette formalité est possible lorsque l’expatrié a vécu dans un pays membre de l’Union européenne. Ainsi, selon la législation européenne, il faut que la sécurité sociale espagnole délivre le formulaire S1. Retrouvez la liste des bureaux de la sécurité sociale à Barcelone ici.
Impôts
Pour un Français qui n’était plus connu de l’administration fiscale française durant son séjour à Barcelone, c’est-à-dire qu’il n’a déclaré aucun revenu en France, il faut au cours de l’année (soit N+1) qui suit celle de son retour (soit N) faire une déclaration en s’adressant au service des impôts correspondant à son domicile en France. L’inscription permet de signaler son retour et d’indiquer sa nouvelle adresse de résidence. Dans la déclaration, il faudra indiquer les revenus français qui ont été perçus entre la date de retour et le 31 décembre de cette même année.
Pour ceux qui restent résidents fiscaux à Barcelone, il faut faire une déclaration auprès du Service des impôts des particuliers non résidents.
Tous les détails pour ceux qui rentrent en France sont expliqués sur le site officiel des impôts du gouvernement français ici.
Chômage
Grâce à l’Union européenne, il est possible de bénéficier des droits au chômage en France en ayant travaillé à Barcelone. Le calcul des allocations se base sur le temps total de travail effectué dans un pays membre de l’UE. Concrètement, un expatrié dispose de trois mois maximum pour transférer les prestations vers la France.
Il faut être demandeur d’emploi en Espagne depuis au moins quatre semaines puis prendre rendez-vous auprès d’un bureau du Servicio Público de Empleo Estatal (SEPE) pour demander le formulaire européen U2, qui servira de preuve auprès du Pôle Emploi en France. SEPE indiquera également sur ce document à partir de quelle date le demandeur d’emploi n’est plus à disposition du service public d’emploi espagnol. Le demandeur aura ensuite sept jours après cette date pour s’inscrire auprès du Pôle Emploi en France et ouvrir ses droits. Retrouvez toutes ces infos sur le site officiel du SEPE ici.
Banque
Pour ouvrir un compte en banque en France, il faut savoir que des banques peuvent avoir leurs propres conditions. En règle générale, il faut présenter une pièce d’identité et un justificatif de domicile. D’autres demanderont également des justificatifs de revenus et des relevés de compte bancaire externe et se réservent le droit de refuser des clients potentiels. Il faudra s’armer de ses documents barcelonais pour expliquer sa situation, et surtout de patience dans certains cas.
Permis de conduire
Si le permis de conduire français a été échangé contre l’espagnol, il faut demander le rétablissement de ses droits à conduire. Concrètement, il s’agit d’envoyer son dossier au Centre de ressources des échanges de permis de conduire étrangers et des permis internationaux de conduite (Crepic) pour les Français vivant à Paris ou au centre d’expertise et de ressources de titres (CERT) – Échanges de permis de conduire étrangers pour le reste des Français. Retrouvez le détail des pièces à fournir ici.
Pour ceux qui ont obtenu leur permis de conduire en Espagne, l’échange n’est pas obligatoire sauf en cas d’infraction, tous les détails ici.
Se réacclimater
Outre tous les aspects pratiques, plusieurs expatriés rentrés en France s’accordent à dire qu’il faut prendre le temps de se réacclimater. Même en étant Français, revenir dans son pays après de nombreuses années à Barcelone peut s’apparenter à une nouvelle expatriation, car on redécouvre la France. Ainsi, ceux qui ont vécu cette expérience conseillent une installation en douceur, qui se traduit par prendre le temps de chercher un emploi ou s’accorder des vacances et longs week-ends, avant de se remettre définitivement dans la routine.
Pour encore plus de détails sur comment préparer son retour en France, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères français a réalisé un guide pratique édition 2018 disponible en ligne ici. Il fournit dans les dernières pages tous les contacts utiles ainsi qu’une check-list intéressante.