Ciutadans se retrouve sans implantation territoriale et avec une absence de leader locaux. Quel avenir pour le parti orange?
Pedro Sanchez semble bien parti pour réussir son pari d’offrir une stabilité à son gouvernement socialiste. Le prochain rendez-vous électoral sera en juin 2019 avec un combo municipales, régionales et européennes le même jour. Si les socialistes réalisent un bon score, il est fort à parier que Pedro Sanchez convoquera des élections législatives nationales anticipées afin de surfer sur la vague. En cas contraire, le locataire de la Moncloa attendra la fin officielle de son mandat en juin 2020, comme il l’a indiqué lundi lors de sa première interview présidentielle.
La droite résiste
Malgré la crise de leadership que traverse le Partido Popular (PP) suite au départ de Mariano Rajoy, le mouvement conservateur reste une machine électorale puissante. Récupérer la ville de Madrid, sa région et des autonomies locales semble largement à la portée des conservateurs.
Le PP reste de loin le premier parti d’opposition avec ses 137 députés (les socialistes gouvernent en minorité avec seulement 84 parlementaires). Les conservateurs gardent la présidence du parlement et la majorité absolue au Sénat. Exposition médiatique maximum assurée.
Ciutadans en danger
La nouvelle droite de Ciutadans est, elle, en berne. Seul trophée : posséder le groupe de parlementaires le plus important du parlement de Catalogne. Un fait d’armes qui renvoie cependant l’image d’un parti régional catalan ne réussissant pas à s’implanter dans le reste de l’Espagne.
Depuis le renversement de Mariano Rajoy, Ciutadans a perdu de sa superbe. Les éditos enthousiasmés de la presse madrilène et les soutiens des multinationales de l’Ibex 35 se font rares. Le leader Albert Rivera est sur les nerfs et refuse les interviews.
La direction de Ciutadans reconnait que le parti qui a tout misé sur le renouvellement de la classe politique face à la corruption et l’indépendantisme doit trouver un nouveau discours. Le premier ministre Pedro Sanchez a créé un gouvernement qu’aurait rêvé de présider Albert Rivera. Plus de femmes que d’hommes dans les ministères, accent européen et ferme contre la Catalogne. Les grandes entreprises qui soutenaient jusque là Ciutadans sont ravies d’avoir pour ministre de l’Économie une ancienne responsable de l’Union Européenne. Dans le dossier catalan, Sanchez ne cède pas d’un pouce.
Ciutadans, qui dans les régions hors Catalogne ne possède aucun leader d’envergure, risque de boire la tasse lors des élections de 2019 qui marqueront peut-être le début de la fin de l’aventure « citoyenne ». Seul un Manuel Valls candidat à la mairie de Barcelone pourrait alors sauver les meubles du parti orange.