Alors que le réseau ferroviaire français est toujours perturbé et vit au rythme des grèves de la SNCF, son homologue espagnol, la Renfe pourrait booster son offre pour la zone Pyrénées-Méditerranée. Une étude a été réalisée par le gouvernement catalan sur la viabilité du projet en prenant en exemple les liaisons entre la Catalogne et le sud de la France.
Plus de trains entre la France et l’Espagne. C’est un des objectifs attendu avec la mutation du réseau ferroviaire espagnol, en vue de sa libéralisation prévue par l’Union européenne en 2020. Selon la Vanguardia, une étude a été lancée sur la viabilité d’un service régional avec des prestations de haute qualité dans l’eurorégion Pyrénées-Méditerranée. Les liaisons entre la Catalogne et le sud de la France serviront de premier test avec le prix des billets qui devrait baisser.
Six trains par jours pour relier Toulouse et Montpellier
Aujourd’hui, par exemple, malgré la coopération entre la SNCF et la Renfe, seul un train assure le transit entre Barcelone et Toulouse. Limitant la ligne à un usage touristique. Avec la libéralisation du réseau, le nombre de connexions entre la capitale catalane pourrait monter à six avec Toulouse, dans les deux sens. Idem pour Montpellier. Avec un déficit d’exploitation estimé à 3,94 millions d’euros pour l’opérateur, le gouvernement catalan, à l’origine de l’étude, s’est dit disposé à compenser ce montant pour lancer la machine. La compagnie aérienne Air Nostrum a, elle, déjà publiquement fait part de son intérêt pour le projet.
3,8 millions d’usagers estimés
L’arrêt à Gérone sera maintenu et, une fois sur deux, Lleida pourrait être le point de chute. Avec ce terminus, la gare de Camp de Tarra sera desservie et la fréquentation de la ligne augmentera de 200.000 personnes. Au total, la fréquentation pourrait atteindre 3,8 millions d’usagers annuels entre la Catalogne et le sud de la France. Mais seulement dans le cas où ces deux lignes desserviraient aussi Perpignan. L’année dernière, 850.000 personnes sont se sont déplacées sur les lignes reliant la France et l’Espagne. Montpellier arrive en deuxième position des destinations, juste derrière Paris, avec 212.500 passagers et Toulouse, avec son unique train par jour, comptabilise 55.250 usagers.
Cette étude intervient deux ans avant la libéralisation de tous les réseaux ferroviaires prévue par l’Union européenne. À titre de comparaison, au Royaume-Uni, le réseau est privatisé depuis 1994 et exploité par une vingtaine de sociétés. L’Allemagne, elle, a opté pour un système intégré avec un opérateur de droit privé, Deutsche Bahn, entièrement détenu par l’État fédéral. En France, la réforme de la SNCF tant contestée par les cheminots prévoit de transformer l’entreprise publique en société anonyme de capitaux publics.