Laurence Gayte, députée En Marche et membre de la commission des Affaires étrangères, s’interroge sur le silence de la France dans le conflit catalan.
La députée des Pyrénées-Orientales Laurence Gayte, membre du groupe de la majorité présidentielle En Marche et membre de la commission des Affaires étrangères, est intervenue auprès du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian au sujet de l’incarcération et l’exil des responsables indépendantistes catalans.
Dans le courrier que la parlementaire adresse au ministre, elle reprend en préambule l’élément de langage officiel de la diplomatie française, qualifiant la question de l’indépendance de la Catalogne « d’affaire interne à l’Espagne ».
Un silence « assourdissant »
Cependant la suite de la missive prend un ton plus ferme : « cette crise a provoqué une réaction judiciaire forte de la part du gouvernement espagnol qui choque beaucoup de concitoyens et fait réagir plusieurs gouvernements européens. La population du département transfrontalier, les Pyrénées-Orientales, de culture catalane, est particulièrement sensible à ces événements. Elle interpelle tous les jours les élus, moi y compris (…) . Il faut comprendre l’héritage de l’histoire récente de l’Espagne, qui explique en partie cette situation : certains élus membres du gouvernement (…) ont été arrêtés et incarcérés, parfois depuis six mois, pour avoir organisé un référendum non autorisé, sans violence et s’appuyant sur le droit à l’autodétermination des peuples à disposer d’eux-mêmes. D’autres élus ont dû fuir l’Espagne pour échapper à une arrestation imminente et des mandats d’arrêt internationaux ont été lancés contre eux. Il s’agit d’élus qui n’ont fait qu’exprimer pacifiquement et démocratiquement leurs opinions. Dans ce contexte, le silence du Gouvernement français est assourdissant. »
Laurence Gayte se demande ensuite « si la France, pays défenseur des droits humains et de la liberté d’expression, qui souhaite prendre le leadership d’une Europe refondée autour du respect des libertés fondamentales, ne devrait pas se proposer en médiateur (…) pour inciter à une reprise du dialogue entre les deux parties de l’Espagne qui s’opposent. »
Il y a deux semaines, c’est le conseil départemental des Pyrénées-Orientales qui appelait déjà au « respect de la démocratie et des libertés en Catalogne ». Selon le protocole parlementaire, le ministre Jean-Yves Le Drian devra apporter une réponse officielle à la demande de Laurence Gayte.