Les secousses politiques continuent en Catalogne. Après la libération hier de Carles Puigdemont et le retrait du grave délit de rébellion suite une décision du juge allemand, le camp souverainiste veut continuer de maintenir l’Espagne dans les cordes.
La stratégie est toujours la même : tenter de démontrer internationalement un supposé déficit de démocratie.
Début mars, sous impulsion de Carles Puigdemont, le parlement catalan a tenté de soumettre la candidature à la présidence de Jordi Sanchez. Cet ancien leader de l’Association indépendantiste ANC est incarcéré à Madrid depuis le 16 octobre dans le cadre des événements du processus indépendantiste.
Investir un président à distance, ce n’est techniquement pas possible. La loi catalane régissant l’élection du président de la Generalitat stipule que le candidat doit défendre son programme physiquement devant les députés, dans l’enceinte du parlement. Les avocats de Jordi Sanchez ont donc demandé à ce que leur client puisse sortir de sa cellule pour se soumettre au débat d’investiture. Ce que le juge instructeur en charge du dossier Pablo Llarena a refusé, rendant l’investiture impossible.
Pression maximale
Les juristes du camp séparatiste ont saisi le comité des droits de l’homme de l’ONU qui a répondu favorablement. Cet organe a demandé au gouvernement espagnol, en sa qualité d’État membre de l’ONU, de garantir les droits de Jordi Sanchez. Le parti de Carles Puigdemont présente donc de nouveau le candidat Sanchez à l’investiture.
Le président du parlement va convoquer un débat d’investiture la semaine prochaine, et les avocats de Jordi Sanchez vont redemander sa libération au juge Llarena. Épuisé par la suractivité des indépendantistes, le parti au pourvoir en Espagne, le PP de Mariano Rajoy, traverse un moment de découragement. Le représentant local du parti, Xavier Albiol, reconnait que la décision de la justice allemande est un coup dur.
Le juge Llarena devra donc se prononcer la semaine prochaine : tourner le dos à l’ONU ou permettre l’investiture d’un président catalan en prison.