Coup de théâtre et violent revers pour la justice espagnole : l’Audience Territoriale de Schleswig-Holstein (Nord de l’Allemage) relâche Carles Puigdemont qui va retrouver la liberté moyennant le paiement d’une caution.
Le tribunal allemand ne s’est pas encore définitivement prononcé sur la demande d’extradition mais celle-ci se retrouve amputée du délit de rébellion. En clair, en cas d’extradition, le juge espagnol Pablo Llarena sera dans l’obligation, sans aucune marge de manœuvre, d’arrêter les poursuites contre le leader catalan en matière de rébellion, ce qui lui permettra d’éviter une lourde peine de prison. Il n’y a plus que le léger délit de malversation qui est retenu et qui n’est passible que d’une courte peine d’incarcération.
Pour retirer la charge de rébellion, le tribunal allemand a sans doute considéré que le processus indépendantiste se déroule sans aucune forme de violence, ni physique, ni politique, ni institutionnelle.
Une claque pour Mariano Rajoy
Par effet de dominos, on peut imaginer que la justice espagnole devra également abandonner la charge de rébellion contre les anciens ministres catalans encore incarcérés. La claque est totale pour la justice, le gouvernement et Mariano Rajoy puisque Carles Puigdemont se retrouve non seulement en liberté mais aussi auréolé d’une décision largement favorable du pays le plus puissant de l’Union européenne.
L’ancien président catalan se trouve par ailleurs renforcé dans sa stratégie d’internationaliser le processus indépendantiste et pousser l’Etat espagnol dans ses retranchements. Le parti Junts Per Catalunya a indiqué via son porte-parole Eduard Pujol que l’investiture de Puigdemont à la présidence de la Catalogne était toujours d’actualité.