Depuis le dimanche 25 mars, Carles Puigdemont est incarcéré en Allemagne. Trois scénarios judiciaires s’offrent maintenant à l’ancien président.
Une partie de l’avenir de la politique catalane et espagnole se joue désormais en Allemagne. La justice d’outre-Rhin doit dans les jours qui viennent rendre une décision sur la demande d’extradition de Carles Puigdemont formulée par le juge espagnol Pablo Llarena qui instruit le dossier de la déclaration d’indépendance.
Trois scénarios conditionneront la politique et l’image de l’Espagne et de la Catalogne dans le monde.
1. La demande d’extradition est refusée
Incommensurable revers pour la justice espagnole, pour le gouvernement, et revers personnel pour Mariano Rajoy. Carles Puigdemont est totalement libre et peut retourner en Belgique et continuer à défier l’Espagne.
2. La demande d’extradition est modifiée
L’Allemagne accepte la demande d’extradition mais modifie son contenu en retirant certaines charges comme par exemple la rébellion. La justice espagnole sera alors dans l’obligation de suivre les décisions du juge allemand. Si certains délits ne sont plus retenus contre Puigdemont, de fait la peine maximale de prison se retrouvera largement réduite.
Par effet de dominos, le juge espagnol devrait également reconsidérer les poursuites contre les anciens ministres actuellement incarcérés à Madrid. Il serait illogique de voir un Puigdemont condamné à deux ans de prison, tandis qu’un personnage secondaire passerait 30 ans derrière les barreaux.
3. La demande d’extradition est acceptée
Scénario catastrophe pour l’indépendantisme et totale victoire de l’État espagnol. Carles Puigdemont rentre en Espagne, est incarcéré à Madrid et sera jugé avec une possible peine de prison allant jusqu’à 30 ans.
La justice allemande devra décider d’ici 90 jours si elle accepte la demande d’extradition, la moyenne constatée pour obtenir une décision de ce type étant de 47 jours.
