Vox, ce parti d’extrême-droite qui influence le juge dans le procès indépendantiste

Le mouvement d’extrême-droite Vox joue un rôle majeur dans le procès des responsables indépendantistes catalans.

Vox, c’est le Front National espagnol. Sans ses résultats électoraux. Le parti réalise un score de 0,23 % aux dernières élections législatives. Opposé à l’immigration, au multi-culturalisme, à l’Europe et à l’avortement, Vox s’inscrit dans la pure ligne de l’extrême-droite et fut l’unique mouvement espagnol à soutenir Marine Le Pen lors des dernières présidentielles.

Vox, nationaliste espagnol, est en revanche opposé à tout souverainisme dit périphérique que ce soit au Pays Basque ou en Catalogne. Le mouvement demande d’ailleurs la suppression de l’autonomie politique des régions espagnoles.

Croisade

Vox a donc lancé une guerre sainte contre l’indépendantisme de la Catalogne et s’est porté partie civile dans l’ensemble des procès frappant les leaders séparatistes. La partie civile, en droit pénal, est une personne demandant à un tribunal l’indemnisation (la réparation) du préjudice qu’elle a subi. Vox, qui assiste avec assiduité à toutes les convocations judiciaires dans l’affaire de la déclaration indépendantiste, requiert devant le juge la sanction qu’il lui parait adéquate.

Parallèlement, avant toute décision du juge, le parquet espagnol émet également sa demande de peines, mais au nom de l’État espagnol, tandis que Vox le fait à titre civil. A chaque déclaration des différents mis en examen depuis septembre dernier, le parti nationaliste varie rarement sa position et demande systématiquement l’incarcération préventive du prévenu, quelles que soient les déclarations de ce dernier.

Influent

Le juge instructeur en charge de l’affaire de la déclaration d’indépendance Pablo Llarena, tout comme les juges qui interviennent lorsqu’un appel est interjeté, ont tendance à suivre les demandes de Vox. Mercredi dernier par exemple, alors le parquet espagnol a fait preuve de souplesse en requérant la libération de l’ancien ministre de l’Intérieur Joaquim Forn, le parti au contraire demandait à ce qu’il reste en cellule. Si Vox n’avait pas demandé la prison, l’ancien ministre aurait été automatiquement remis en liberté car c’est la loi. Il fallait qu’une des parties demande la prison, ce que n’a pas fait le parquet, mais qui a été effectué par Vox. Cependant, Le juge n’était  pas dans l’obligation de suivre Vox, ce qu’il a fait.  Dans un communiqué, le parti s’en réjouit et explique que « le tribunal a suivi intégralement les arguments de Vox empêchant la remise en liberté de l’ancien titulaire du ministère de l’Intérieur catalan ».  » Les juges confirment les raisonnements de Vox » s’auto-félicite le parti d’extrême-droite.

Sur les réseaux sociaux, il n’est pas rare de voir amalgamer les sentences du juge Pablo Llarena et le rôle joué par Vox.

Revolver

Dans une interview dans le journal d’ultra-droite El Español publiée au printemps dernier, le président de Vox Santiago Abascal se vantait d’avoir toujours sur lui un revolver de la marque Smith & Wesson. Si le leader politique reconnait que porter une arme est illégal en Espagne, il se justifie en affirmant que c’est pour protéger sa famille des terroristes basques d’ETA.

Aucune voix de l’intelligentsia espagnole ne semble s’offusquer qu’un parti qui ne représente 0,23 % des voix et qui est dirigé par un personnage plus que sulfureux joue un role majeur dans un procès aussi décisif que représente celui de l’indépendantisme catalan.

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