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Carles Puigdemont, empêché par le Tribunal constitutionnel en raison de son exil bruxellois, a laissé la main à son numéro deux : Jordi Sanchez. L’ancien chef de l’association souverainiste ANC est incarcéré préventivement depuis le 16 octobre dans le cadre des poursuites liées à la déclaration d’indépendance. Pour être investi 131e président de la Catalogne, Jordi Sanchez devait obtenir une libération provisoire du juge pour venir devant ses pairs au parlement de Catalogne lundi matin.
Le parquet espagnol a demandé au juge Llarena en charge du dossier de refuser la demande du candidat Sanchez. Comme souvent, le juge a suivi les instructions du parquet et n’autorise pas la remise en liberté provisoire de Jordi Sanchez en raison du risque de récidive qui est « majeur » selon Pablo Llarena. Le juge rappelle également que le président de l’ANC est en détention préventive pour la manifestation du 20 septembre devant le ministère de l’Economie catalan, empêchant la police de passer alors qu’elle effectuait une perquisition dans le cadre de l’enquête sur l’organisation du référendum. Alors que des vidéos démontrent que Jordi Sanchez a demandé aux manifestants de se disperser pacifiquement, le juge assure « qu’il a instrumentalisé une foule qui aurait pu finir par des débordements violents ».
Sans président investi, la Catalogne reste sous la tutelle de l’article 155 de la Constitution espagnole qui suspend l’autonomie catalane. On attend désormais que Carles Puigdemont désigne un nouveau candidat à l’investiture. Probablement l’ancien porte-parole du gouvernement Jordi Turull, qui se trouve lui en liberté provisoire en l’attente de son jugement dans le cadre de la déclaration d’indépendance.