L’Italie, suite aux législatives d’hier, devient ingouvernable. Une situation qui renforce Mariano Rajoy en Europe. Décryptage.
Hier, l’Italie choisissait ses 630 députés et 315 sénateurs. Selon, les premiers résultats partiels portant sur deux tiers des bureaux de vote, la coalition de droite formée par Silvio Berlusconi (Forza Italia), Matteo Salvini (la Ligue) et Giorgia Meloni (Fratelli d’Italia) récolte 37% des voix. Matteo Salvini devient le chef de cette formation eurosceptique et anti-immigration, alliée de Marine Le Pen en Europe, puisqu’avec ses 16,7% le parti la Ligue est arrivé devant les héritiers de Silvio Berlusconi.
La droite n’a pas de majorité absolue car le parti populiste Mouvement 5 Étoiles, fondé par le comique Beppe Grillo en 2009, réalise un score de 32% avec à sa tête Alessandro Di Battista et après une campagne à la « Podemos » contre la corruption et la «caste» politique italienne.
Le Macron italien, l’ancien premier ministre Matteo Renzi du Parti démocrate (centre gauche), se prend une claque avec un score inférieur à 20%. De fait l’Italie est ingouvernable et les tractations pourraient prendre des mois.
Victoire de Mariano Rajoy
Ce blocage est une bonne nouvelle pour Mariano Rajoy. L’Europe possède deux têtes au nord : la France et l’Allemagne, et deux jambes au Sud : l’Espagne et l’Italie. Ces deux pays méditerranéens n’ont qu’une seule obsession : obtenir les faveurs du couple franco-allemand. La disqualification (provisoire) de l’Italie laisse les coudées franches à Mariano Rajoy pour diriger la politique économique du sud. Tant que l’Italie sera hors jeu, Mariano Rajoy pourra aussi compter sur un soutien sans faille du Conseil européen dans la guerre catalane. Si l’Italie revient avec un gouvernement fort, l’Europe pourra peut-être faire entendre quelques critiques sur un certain malaise suscité par les politiques prisonniers catalans. Pour le moment, ce ne sera pas le cas.
Cerise sur le gâteau pour Rajoy, son grand ennemi personnel Mateo Renzi boit la tasse. Celui qui se déclare comme le Macron italien ne sera pas Premier ministre et ne pourra pas nouer une alliance personnelle avec son homologue français. Là aussi c’est le soulagement pour Mariano Rajoy.