Si la crise politique a fait fuir certains touristes, les Barcelonais eux doivent faire face à une flambée des loyers que rien ne semble désormais arrêter.
Selon le dernier rapport du Secrétariat du Logement de la Generalitat (SHG), le loyer moyen a dépassé pour la première fois de son histoire les 900 euros par mois à Barcelone. Cette moyenne se base sur les nouveaux contrats de location signés entre le 1er juillet et le 30 septembre 2017. Après les attentats et pendant la crise politique. La moyenne s’est située à 903,40 euros, soit 9,4% de plus que sur la même période en 2016. L’augmentation varie évidemment selon les quartiers. Les prix ont ainsi grimpé de près de 13% à Ciutat Vella et de 7% dans l’Eixample.
Selon les chiffres du SHG, le prix du loyer a doublé depuis l’an 2000 et vient de battre son record historique jusqu’ici plafonné à 813 euros et atteint en 2008, au plus haut de la bulle immobilière. Après une baisse progressive à partir de 2009, quand les loyers pouvaient perdre jusqu’à 30% de leur valeur à cause de la crise économique, ils se sont remis à grimper en 2014. En trois ans, les prix ont ainsi augmenté de 200 euros en moyenne.
Une (trop) forte demande
Si les loyers s’envolent, c’est que la demande est sans cesse croissante. L’année dernière, Barcelone a aussi battu le record du nombre de contrats de location : plus de 36.000 en 9 mois. Soit chaque jour, plus de 140 nouveaux contrats. C’est trois fois plus que dans les années 2000, quand la crise n’était pas encore passée par là, qu’une immense majorité d’Espagnols optaient pour la propriété et que les banques finançaient sans apport.
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Comment freiner cette vertigineuse flambée des loyers? Pour Carme Trilla, ancienne directrice du SHG et présidente de la Fondation Habitat3, il faut proposer plus de HLM et d’allocations logement, sans quoi les familles les plus modestes ne pourront plus vivre à Barcelone. L’encadrement des loyers est également une mesure réclamée depuis longtemps dans la capitale catalane, mais elle pourrait favoriser les contrats de location non déclarés selon certains experts. Ancienne égérie du mouvement anti-expulsions immobilières, la maire de Barcelone Ada Colau n’a pour l’instant trouvé aucune solution efficace pour stopper cette hausse sans fin.