Manuel Valls et Jean-Luc Mélenchon se sont personnellement investis dans cette campagne électorale catalane.
Meetings avec le parti de Mariano Rajoy, mais aussi avec Inés Arrimadas de Ciutadans. Rencontre au tour d’un café avec le socialiste Miquel Iceta. Déclarations tonitruantes et formules chocs : l’ancien premier ministre français Manuel Valls s’est accaparé la campagne catalane. Originaire de Barcelone, du quartier d’Horta, Manuel Valls ne veut pas de l’indépendance de la Catalogne. « Cette folie briserait l’Europe, déclencherait une guerre » selon l’ancien locataire de Matignon. En faveur de l’incarcération des ministres, défenseur de l’article 155 de la Constitution espagnole qui a placé la Catalogne sous tutelle de Madrid, demandeur de l’extradition belge de Puigdemont, Manuel Valls a donné son avis sur toutes les facettes de la crise catalane.
Dans une campagne médiatique dans toute la presse espagnole et catalane, qui s’est achevée mardi dernier sur Equinox Radio, Manuel Valls estime que la marque Barcelone s’est dégradée. Questionné par Nico Salvado pour savoir s’il envisageait politiquement de s’implanter en Catalogne (ce que les traités européens permettent), l’actuel député d’Evry a répondu par la négative. A priori, son engagement en faveur de l’unité de l’Espagne est purement idéologique.
Ecoutez l’interview de Manuel Valls sur Equinox
A l’autre bout de l’échiquier politique, c’est l’insoumis Jean-Luc Mélenchon qui a fait le trajet jusqu’à Barcelone pour soutenir son alter ego de Podemos aux élections catalanes Xavier Domènech. Le chef de la France insoumise a officiellement affirmé depuis Barcelone qu’il soutenait l’idée d’un référendum en Catalogne. Pour Mélenchon « c’est la seule solution de sortie de crise, sinon le nationalisme enflammera l’Europe. » Le député se défend de toute forme d’ingérence dans la politique catalane et en profite pour tacler Manuel Valls: « lui, il vient à Barcelone pour mettre de l’huile sur le feu car il n’a rien d’autre à faire en France. »
#Bonus Track : Emmanuel Macron
De part son statut institutionnel de chef de l’État français, Emmanuel Macron ne descend pas directement dans l’arène politique catalane. Cependant, le président de la République a fait partie des premiers et plus fervents soutiens internationaux de Mariano Rajoy contre le projet séparatiste. En juin dernier, lors de la première visite officielle à Paris, Mariano Rajoy a été accueilli avec ces mots: « Je vais être simple et direct: il s’agit d’une affaire interne à l’Espagne » a commencé le président français dans le souci de respecter la souveraineté espagnole.
Ceci étant dit, Emmanuel Macron, s’est montré par la suite plus ou moins solidaire de Mariano Rajoy qui essaie d’empêcher la tenue du référendum: « Je connais seulement un partenaire et un ami qui est l’Espagne. L’Espagne tout entière. Je connais un seul interlocuteur que j’ai ici à mes côtés et qui s’appelle Mariano Rajoy, le reste ne me concerne pas. »
Nul doute que certaines voix françaises se feront entendre à nouveau pour commenter les résultats de cette élection.