L’ancien premier ministre français Manuel Valls participera à un meeting de Ciudadanos samedi à Barcelone pour soutenir Inés Arrimadas dans le cadre des élections catalanes du 21 décembre.
Mis à jour le 11/12/2017 à 16h30
Né à Barcelone, dans le quartier d’Horta, l’ancien premier ministre Manuel Valls est contre l’indépendance de la Catalogne. Actuellement député dans le groupe de la majorité parlementaire soutenant Emmanuel Macron, l’ancien locataire de Matignon dit tout le mal qu’il pense du projet séparatiste catalan dès qu’on lui tend un micro.
Valls fait le tour des médias français et espagnols et à chaque fois lance une formule qui enflamme les réseaux sociaux : « l’indépendance est une folie », « ça serait la fin de l’Union Européenne », « éventuellement une guerre » prophétise l’ancien premier ministre. Logiquement il approuve l’incarcération des anciens ministres, l’application de l’article 155 et il demandait à Bruxelles d’extrader le plus rapidement possible Carles Puigdemont. « Ça lui déchire le cœur que la Catalogne puisse s’indépendantiser de l’Espagne, il ne fait pas ça à des fins politiciennes » confie à Equinox un parlementaire proche d’Emmanuel Macron.
Il l’avait annoncé depuis quelques semaines : « je participerai activement à cette campagne électorale ». Cet engagement se traduira samedi par un meeting commun de Manuel Valls et Inés Arrimadas, la candidate de Ciutadans. Chef de l’opposition au parlement catalan, Arrimadas espère arriver en tête le 21 décembre, dans une élection plus serrée que jamais.
Le soutien de Valls à Ciutadans est un coup dur pour Miquel Iceta, le candidat du parti socialiste catalan qui lui aussi s’oppose à l’indépendance. En mai 2014, Manuel Valls était venu à Barcelone en grande pompe dans un meeting socialiste pour soutenir le candidat aux élections européennes. Miquel Iceta tente de minimiser : « Manuel Valls est indépendant et ne fait plus partie du PS français. Je respecte ses choix, et nous prenons un café quand il vient à Barcelone » selon des propos recueillis par nos confrères du Periódico.
Vers la fin du socialisme
Il n’empêche que le rapprochement entre Ciutadans et Emmanuel Macron continue, comme le montre la démarche de Manuel Valls qui enterre définitivement son passé socialiste. Le président Macron, principal fossoyeur du socialisme, avait affirmé que le chef de Ciutadans Albert Rivera était son alter ego espagnol. Amalgamant les valeurs de droite et de gauche, jeunistes, centralistes, les codes de Ciutadans et d’En Marche sont globalement les mêmes et ne laissent plus aucune marge de manœuvre au socialisme. Le PS français est mort. Le socialisme catalan est coincé entre les indépendantistes et Ciutadans, et en Espagne entre la droite conservatrice, Ciutadans et Podemos.
Voyant le coup arriver, Miquel Iceta, fin politique, tente lui aussi de droitiser sa candidature. Il a fait une alliance avec les anciens amis d’Artur Mas, les catalanistes d’Unió, favorables à un référendum sur l’indépendance de la Catalogne et opposés au mariage homosexuel et à l’avortement. In extremis, le candidat socialiste a aussi eu droit à sa photo avec Manuel Valls, avec qui il s’est entretenu aujourd’hui.
Avui l’exprimer ministre francès i diputat a l’Assemblea Nacional, @manuelvalls, ha volgut reunir-se amb @miqueliceta per expressar-li el seu suport i conèixer de primera mà l’evolució de la campanya electoral catalana. pic.twitter.com/7x8X6WkZUp
— Socialistes (PSC) (@socialistes_cat) 11 décembre 2017
Dans les sondages, Ciutadans et les socialistes sont à quasi égalité. Le meeting de Manuel Valls et Inés Arrimadas aura lieu samedi à 11h30 dans un théâtre de Barcelone, dont le nom reste à confirmer.