Jordi Turull et Josep Rull, deux anciens ministres qui ont quitté hier la prison de Estremera (Madrid), racontent leur expérience.
« Ils n’ont pas réussi à nous humilier, nous sortons plus forts que jamais ». C‘est l’état d’esprit qu’affichent les anciens ministres Rull et Turull moins de 24 heures après leur sortie conditionnelle de prison.
Lors d’une conférence de presse, après avoir exprimé la tristesse pour les politiques encore en prison et remercié les soutiens reçus, Josep Rull ancien ministre de l’aménagement du territoire, a raconté sa vie en prison « où les heures passent très lentement ». « On était entre 15 et 17 heures enfermés ensemble, on connait tout de la vie de l’autre maintenant » lance Jordi Turull, ancien porte-parole du gouvernement catalan et compagnon de cellule de Josep Rull.
« Après notre passage devant la juge de l’Audience Nationale, on m’a envoyé vers la prison madrilène de Navalcarnero, » explique Rull. « Les forces de police espagnole ont été très professionnelles » ajoute l’ancien ministre. « En revanche l’accueil des gardiens a été très désagréable à mon arrivée à Navalcarnero. Ils m’ont dit : « c’est fini les imbécillités maintenant, et tu vas rester tellement longtemps en prison que tu auras le temps d’apprendre par cœur le texte de la sentence dictée par le juge ». Changeant les plans au dernier moment, le ministère de la justice a décidé de regrouper les anciens ministres vers la même prison celle d’Estremera, toujours dans la province de Madrid.
Un transfert éprouvant
Le transfert été très éprouvant selon Josep Rull. « On était menottés les mains dans le dos, c’était très impressionnant pour moi de voir mes collègues ministres menottés eux aussi. C’était une fourgonnette sans fenêtre, les bancs du fourgon étaient métalliques donc glissant dans les virages. Je suis une personne sujette aux nausées ». Cependant durant le trajet le ministre souligne « que la police espagnole était très correcte et professionnelle ». Rull explique que lors de son arrivée à la prison d’Estremera, les gardiens eux aussi très respectueux.En suivant le règlement, ces derniers lui ont tout enlevé : « vêtements, montre et son alliance qu’il n’avait jamais quitté depuis l’an 2000. » « On a vu des gens très gentils et des gens très méchants » ajoute son collègue Turull.
Les autres prisonniers de droit commun, en voyant arriver les ministres, ont dit « C’est une blague que vous soyez en prison » . »On a vu beaucoup d’humanité » ajoute l’ancien ministre qui affirme que les prisonniers d’ Estramedera ont applaudi hier les membres de l’ancien gouvernement avant qu’ils ne quittent définitivement l’établissement pénitentiaire.