Alors que le taux de participation des élections catalanes du 21 décembre s’annonce record, l’ancien président Carles Puigdemont, réfugié en Belgique, ne pourra pas voter. Explications.
Les Catalans résidant à l’étranger pourront voter aux prochaines élections parlementaires catalanes sous la condition de s’être inscrits sur le registre se trouvant dans les ambassades et consulats. La date limite de l’inscription prenait fin hier mercredi 22 novembre à 14h. L’ancien président et quatre de ses anciens ministres réfugiés à Bruxelles ne l’ont pas fait et ne pourront donc pas participer à l’élection en qualité de votants, alors qu’ils sont bel et bien candidats.
Deux scénarios peuvent expliquer la singulière démarche de Puigdemont. Il compte peut-être tenter de voter dans son lieu de résidence habituel en revenant sur le territoire espagnol pour voter à Gérone. Le retour de Puigdemont en Espagne quelques heures avant le vote, est évoqué régulièrement par des proches de l’ancien président. Ce qui provoquerait immédiatement son incarcération mais qui serait un coup de maître politiquement parlant en décuplant le nombre de votes en sa faveur, au détriment de la liste indépendantiste concurrente de la gauche républicaine d’Oriol Junqueras.
Une autre explication, pas forcément en contradiction avec la première : Carles Puigdemont ne pouvait pas se rendre dans un consulat ou une ambassade pour s’inscrire sur la liste des votants de l’étranger sans être arrêté. Une ambassade ou consulat fait officiellement partie du territoire espagnol, sa venue aurait engendré son arrestation et son transfert vers une prison espagnole, sans besoin d’avoir recours à la procédure d’extradition via la justice belge.
Puigdemont refuse officiellement sa retraite
Par ailleurs, Carles Puigdemont a refusé sa retraite d’ancien président de Catalogne. Le statut d’autonomie catalan prévoit que l’ancien locataire de la place Sant Jaume perçoive 80% de son salaire sur une durée correspondant à moitié du mandat passé à la tête de la Catalogne.
Dans le cas de Carles Puigdemont, la somme s’élevait à 120.000 euros. Une retraite qu’il ne réclamera pas, se considérant toujours comme le président de la Catalogne actuellement en exercice.