Manuel Valls avait dit qu’il s’impliquerait dans la campagne électorale des élections catalanes. Dans une interview au journal El Periódico, l’ancien premier ministre condamne sévèrement les indépendantistes catalans.
« Nous sommes dans une pièce de théâtre de boulevard qui est aussi une tragédie ». Dans une interview fleuve sortie aujourd’hui chez nos confrères du Periódico, Manuel Valls se veut grave et sévère. « Une constitution ce n’est pas un bout de papier, c’est ce qui garantit la démocratie, l’Espagne est l’un des pays les plus démocratiques au monde » estime l’ancien locataire de Matignon. L’indépendantisme est une rue sans issue déplore Manuel Valls qui pointe du doigt « la crise économique, la fuite des entreprises, la baisse du tourisme qui frappe la Catalogne, mais qui va impacter l’Espagne et au final toute la zone euro qui reste fragile » .
La détention des anciens membres du gouvernement pour l’ancien premier ministre s’inscrit dans le cadre « d’une violation de la Constitution espagnole (…) Si en France, un président de région voulait organiser un référendum pour quitter la France, la loi française s’appliquerait avec la même sévérité et les juges, de manière indépendante comme en Espagne, enverraient ces dirigeants en prison ».
Manuel Valls veut une amélioration de l’autonomie catalane
L’ancien chef du gouvernement français ne pense pas qu’un référendum légal sera autorisé en Catalogne. Manuel Valls admet que la France va organiser un référendum d’auto-determiniation en Nouvelle-Calédonie. Mais les deux situations ne sont pas comparables pour Valls : « La Nouvelle-Calédonie est à 20.0000 kilomètres de Paris, à 24h d’avion, avec un territoire de 250.000 personnes qui sont dans un processus de décolonisation. Alors que la Catalogne est en Espagne. »
L’actuel député qui est originaire de Barcelone et possède la double nationalité, reconnaît le statut national de la Catalogne qui « possède sa langue, ses écrivains, chanteurs, peintres, grands architectes, c’est une nation qui fait partie de l’Espagne avec son identité et son histoire ».
La solution pour Manuel Valls passe par une « réforme de la Constitution qui permettrait de renforcer le statut d’autonomie de la Catalogne qui doit se faire par un dialogue entre Madrid et Barcelone ».
Un discours identique à celui de Miquel Iceta, le candidat socialiste aux élections catalanes du 21 décembre.