Il y a 42 ans, jour pour jour, le 20 novembre 1975 mourait le général Franco et avec lui une dictature de quatre décennies. Rapide description de la vie au quotidien à Barcelone pendant ces années de plomb.
Mis à jour le 20/11/2017
1939-1975. L’Espagne a vécu sous la plus longue dictature d’Europe. Sans être dogmatique, essayons d’imaginer quelle serait la vie d’un Français de Barcelone durant cette époque. Exercice compliqué, car il y aurait peu de chances qu’un Européen choisisse de s’expatrier dans un pays totalitaire. Le trajet se faisait plutôt dans l’autre sens.
Lire aussi : A Barcelone l’expo polémique sur Franco et sa symbolique dans l’espace urbain
Plus de 500 000 Catalans ont fui l’Espagne à partir de 1939 pour s’installer principalement dans la zone française de Perpignan. Du coup, les relations se tendent largement avec la France, perçue comme le camp de retranchement des mouvements anti-franquistes. La frontière du Perthus était particulièrement surveillée. Pas de message de bienvenue donc. La priorité du gouvernement était d’ailleurs d’empêcher les mouvements à la frontière.
Un mode de vie strict
La vie en Espagne était particulièrement rude, surtout pendant la première partie de la dictature (de 1939 à 1960). Si aujourd’hui, en tant que Français, on fait le tour des magasins pour trouver une entrecôte de boeuf ou du camembert, pendant la dictature, les pénuries étaient au rendez-vous. Essence rationnée, café introuvable, beurre remplacé par de la margarine. Un ministre de Franco avait émis l’hypothèse de développer le concept de sandwiches à base de dauphin pour nourrir une population affamée.
Lire aussi : Pourquoi y-a t-il encore autant de monuments du dictateur Franco en Espagne?
Au niveau des libertés, la répression était maximale : peine de mort souvent prononcée, emprisonnement politique et absence de syndicat rythmaient la vie politique. Actuellement, en tant que Français résident en Espagne, il est possible de voter pour choisir le maire de Barcelone. Chose qui aurait été impossible sous Franco, puisque le maire ne s’élisait pas mais était nommé directement par le dictateur.
Sociétalement, l’avortement était prohibé. Il était même interdit de s’embrasser dans la rue. Oublions les fêtes de rues si courantes aujourd’hui à Barcelone car le rassemblement de plus de trois personnes dans la rue était tout autant interdit que la consommation d’alcool sur la voie publique. Les tatouages étaient également prohibés, amalgamés au style de vie du vagabond. Au niveau médiatique enfin,la presse était uniquement tenue par les pontes du régime qui contrôlaient toutes les publications. La censure frappait également les livres, films et musiques.