Barcelone perd l’Agence européenne du médicament

L’agence du médicament, institution européenne, a décidé de quitter Londres suite au Brexit. Elle n’ira finalement pas à Barcelone.

Le Conseil des Affaires générales européenne, suite au Brexit, a décidé de transférer les 900 employés de l’agence européenne du médicament (AEM) de Londres vers une autre ville de l’Union européenne. Ce lundi 20 novembre, Barcelone a été éliminée lors du premier tour, et c’est Amsterdam qui a été choisie.

La ville de Barcelone avait tous les atouts pour devenir le nouveau siège de l’AEM. La capitale catalane est une ville en avance sur les techniques médicales avec le centre hospitalier du Vall d’Hebron et possède de nombreux sièges de laboratoires pharmaceutiques. La ville était l’unique candidate à bénéficier d’un bâtiment déjà prêt à l’utilisation : la prestigieuse Torre Agbar. Les employés de l’AME étaient également enthousiastes à l’idée de venir vivre dans la méditerranéenne Barcelone.

L’indépendantisme pointé du doigt

La ministre de la Santé Dolors Montserrat a expliqué que le processus indépendantiste de la Catalogne avait compliqué les choses. Même écho de la part d’Ada Colau, qui estime que le séparatisme n’a pas arrangé la situation. Le directeur de l’Agence du médicament l’Italien Guido Rasi était venu visiter la Torre Agbar à la fin de l’été. La journaliste Lola Garcia expliquait dans un article publié début septembre dans le journal La Vanguardia qu’il craignait de quitter le Brexit londonien pour se retrouver dans l’indépendantisme barcelonais.

L’ancien vice-président Oriol Junqueras (actuellement incarcéré pour sa participation au processus indépendantiste) s’était personnellement engagé pour  le rassurer. Il avait défendu la candidature barcelonaise en répondant en italien aux questions de Guido Rasi. « Nous sommes des gens sérieux, mon parti existe depuis 100 ans, nous avons une vocation européenne, nous travaillerons avec le ministère de l’Économie espagnole, nous ne prendrons aucune mesure unilatérale » jurait-il alors. Deux mois plus tard, la moitié du gouvernement en exil à Bruxelles dont l’ancien ministre de la Santé Toni Comin n’a certainement pas donné la meilleure image de la ville.

L’unité politique – fait exceptionnel – avait pourtant été absolue. Le roi d’Espagne Felipe VI, le premier ministre Mariano Rajoy, le ministre des Affaires étrangères Alfonso Dastis, le ministre de l’Économie Luis de Guindos et la ministre de la Santé espagnole, la catalane Dolors Montserrat ont défendu le dossier bec et ongles. Les trois maires qui ont gouverné Barcelone ces 15 dernières années ont signé ensemble un manifeste pour soutenir la candidature de l’AEM. Le socialiste Hereu, l’indépendantiste Trias et Ada Colau avaient eux aussi montré une unité sans faille dans ce dossier.

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