M.Rovira: « En cas d’indépendance l’Espagne menaçait qu’il y ait des morts »

Marta Rovira a déclaré aujourd’hui que le gouvernement catalan n’a pas appliqué l’indépendance le 27 octobre dernier en raison des menaces de violence du gouvernement de Mariano Rajoy.

Marta Rovira, la numéro deux d’ERC le parti de gauche indépendantiste, n’a pas mâché ses mots durant une interview pour la radio RAC-1 aujourd’hui. La député a clairement insinué que le gouvernement catalan n’a pas appliqué l’indépendance, après la déclaration unilatérale d’indépendance au Parlement du 27 octobre dernier, pour éviter des violences.

« Ce que le gouvernement n’était pas disposé à faire c’était d’assumer un scénario d’extrême violence avec des morts dans la rue, ce qui a été mis de façon catégorique sur la table. Ils ont dit qu’il y aurait du sang, que ça ne serait pas des balles en caoutchouc comme le 1er octobre, que ça serait très ferme » a déclaré Marta Rovira durant l’entretien. Elle n’a pas donné plus de détails sur les auteurs de cette menace. Mais elle a tout de même ajouté que « des armes et l’armée étaient en train d’arriver en Catalogne ».

Sur son compte Twitter, Marta Rovira a partagé un article du journal ABC, ayant qui titre sur la ministre de la Défense María Dolores de Cospedal:  « Cospedal rappelle que l’armée a la mission de garantir la souveraineté et l’intégrité territoriale ». La député a mis en commentaire « De quels mensonges parlent-ils? ».

« Mensonge grossier »

Le gouvernement espagnol n’a pas attendu longtemps pour démentir l’information. Durant une conférence de presse après un Conseil des Ministres aujourd’hui, le porte-parole et ministre de l’Education a affirmé que c’était « un mensonge grossier », que ça a été « exagéré » et qu’il s’agit seulement d’un « mensonge de plus des indépendantistes ».

Le délégué du gouvernement en Catalogne Enric Millo a jugé les propos de Marta Rovira de « gravement inrresponsables » et de « mensonge misérable ». Il a ajouté que cette déclaration est une volonté des indépendantistes « de cacher les conséquences très négatives pour la Catalogne ».

Menace réelle ?

Toutefois, Carles Puigdemont et ses proches ont toujours laissé sous-entendre qu’ils n’avaient pas fait la DUI pour éviter les problèmes de violence et pour rester pacifique. Cet argument a toujours été un élément de campagne pour justifier le fait que la déclaration unilatérale d’indépendance n’ait pas eu lieu. Le 26 octobre dernier, Equinox évoquait déjà cette menace de Madrid au président catalan: « s’il déclenchait l’indépendance, cela pourrait dégénérer dans les rues de Catalogne et que si il y avait des morts, ça resterait sur sa conscience. ». Avec des versions différentes des deux côtés, impossible de savoir la vérité. On peut néanmoins imaginer que suite aux violences policières du 1er octobre, les politiques ont préféré ne pas prendre de risque. Pour eux la situation aurait pu dégénérée en cas de DUI.

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