D’ici un an pourrait entrer en vigueur une nouvelle norme de vivre-ensemble, mis en place par Ada Colau. Objectifs: baisser le montant des amendes et les conduites inciviques.
Améliorer le vivre-ensemble est l’une des priorités de la maire de Barcelone. Face aux débordements, aux comportements laissant à désirer et aux habitants mécontents, elle propose une révision de l’Ordonnance de Civisme. À l’automne prochain, une nouvelle version de cette norme municipale pourrait être mise en vigueur. Elle a pour but de freiner la criminalisation de la pauvreté et de baisser les montants des amendes afin qu’ils soient plus proportionnels aux faits. Ada Colau propose également d’actualiser cette norme tous les deux ans, afin de mieux l’adapter au contexte de la ville. À l’heure actuelle, 10 000 sanctions sont appliquées par an pour faire respecter cette ordonnance et près de 70% finissent par ne pas être payées.
Les modifications ont été réalisées par l’adjoint au maire en charge des Droits des citoyens Jaume Asens, en collaboration avec Maria Assumpció Vilà du syndicat de Greuges qui défend les droits des Barcelonais. Cette dernière s’était battu durant plusieurs années pour que les personnes sans-abris ne soient plus sanctionnées.
2000 euros d’amende maximum
Concrètement, la nouvelle version interdira le collage d’affiches et de pancartes, sauf en cas d’opinions politiques car Ada Colau souhaite conserver la liberté d’expression. Il sera puni de jouer au ballon dans la rue et de se laver avec du savon à une fontaine. La mairie souhaite également installer une centaine de toilettes mobiles dans la ville, comme à Paris, mais aussi destiner certains espaces aux graffitis ou au skate.
Quant aux « routes d’ivresse » (itinéraires organisés pour boire de l’alcool de bar en bar), elles seront interdites dans tout Barcelone, et pas seulement dans le centre-ville. Les sanctions envers le bruit seront également plus nombreuses et sévères. Dans un autre registre, la mairie de Barcelone souhaite proposer aux victimes d’harcèlement une voie administrative, en plus d’une pénale. L’harcèlement sexuel ou de mineur pourra être sanctionné d’une amende allant de 1500 et 2000 euros.
En terme de chiffres, le montant de l’amende variera selon la gravité, l’intentionnalité, la récidive et les moyens économiques. Une légère ne dépassera pas 500 euros, une grave maximum 1000 euros et une très grave s’élèvera à 2000 maximum. Actuellement, elle peut aller jusqu’à 3000 euros. Toutefois, la proposition d’Ada Colau pourrait être difficile à mettre en place, en raison des divergences d’opinions au sein du conseil municipal. Les partis Ciutadans et PP ne verraient pas d’un bon oeil ces changements.