Le président catalan a demandé au parlement de convoquer une session plénière pour analyser les effets de la suspension d’autonomie et débattre des réponses à y apporter.
«Nous ne pouvons pas tolérer ces attaques, incompatibles avec la démocratie et avec l’Etat de droit» a affirmé avec autorité le président catalan samedi soir, en réponse aux décision du gouvernement espagnol dans le cadre de l’article 155 de la constitution.
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Les indépendantistes ne comptent donc pas accepter les mesures décidées par l’exécutif espagnol, et qui devraient être applicables dès vendredi, après un vote au Sénat et un conseil des ministres extraordinaire.
Sur demande des groupes indépendantistes Junts Pel Sí et la CUP, les parlementaires catalans se réuniront jeudi lors d’une séance plénière pour répondre « aux agressions » de Madrid, selon le porte-parole de Junts Pel Sí Lluis Corominas. Demain, la commission des Affaires Institutionnelles du parlement catalan invitera plusieurs sénateurs espagnols à venir s’exprimer, dont le leader du PP catalan Xavier Albiol et l’ancien président de la Generalitat Jose Montilla.
Plusieurs scénarios possibles
Plusieurs sources proches de la Generalitat indiquent que la séance de jeudi pourrait permettre à Carles Puigdemont de lever la suspension qu’il avait lui-même appliqué sur sa déclaration d’indépendance le 10 octobre dernier, ce qui pourrait lui coûter une peine de 30 ans de prison pour rébellion. L’on ne sait pas encore si la DUI prendrait la forme d’une dèclaration officielle du président ou si elle serait accompagnée d’une vote des 72 dèputès indépendantistes.
Pour tenter d’empêcher l’application du 155, le président catalan pourrait aussi dissoudre le parlement pour convoquer des élections. Il s’agirait d’élections régionales sous la législation espagnole, mais qui prendraient le terme de constituantes, c’est-à-dire en vue de la création de la République catalane. Le gouvernement espagnol pourrait toutefois bloquer ce scrutin, le considérant comme une atteinte à la souveraineté de l’Espagne.
Dernière option : Carles Puigdemont pourrait proclamer la création de la République catalane sans déclarer l’indépendance de l’Espagne, pour compliquer l’activation du 155.