A quelques heures de la traditionnelle manifestation indépendantiste, Ada Colau et Pablo Iglesias ont présenté à Santa Coloma de Gramanet un projet progressiste pour sortir de l’impasse où se trouve actuellement le conflit Madrid- Barcelone.
Fortement critiquée pour avoir refusé d’ouvrir les bureaux de vote de Barcelone lors du scrutin du 1er octobre, Ada Colau s’est défendue ce matin en expliquant qu’elle « n’avait pas peur de Rajoy » mais qu’en tant qu’élue, elle se devait de « respecter les institutions, qui n’appartiennent pas au PP mais qui appartiennent au peuple ». Elle ajouté, sans donner plus de précisions, qu’elle ferait « tout ce qui est en son pouvoir pour permettre à ceux qui veulent voter le 1er octobre de pouvoir s’exprimer et faire valoir leur droit à la participation démocratique ». Mais au point culminant d’un conflit qui dure depuis 7 ans et ne semble pas trouver d’issue, la mairesse de Barcelone veut tirer son épingle du jeu. Accompagnée par le leader de Podemos Pablo Iglesias, elle a réitéré ce matin son attachement au « droit au référendum » et à la « souveraineté du peuple catalan ». Selon elle, Junts Pel Sí va trop vite, et laisse de côté la moitié des Catalans [NDLR : selon les dernières enquêtes, environ la moitié des Catalans sont indépendantistes, l’autre non].
Une coalition des gauches?
« L’unique solution est de construire une grande alliance démocratique » a indiqué Pablo Iglesias, se référant au parti socialiste avec qui Podemos n’avait pas réussi à s’allier après les dernières élections espagnoles. « Pedro Sanchez a gagné les primaires socialistes en disant que l’Espagne était un pays plurinational et les militants l’ont plébiscité » a-t-il poursuivi. Le leader de Podemos a fait hurler la foule en rappelant que le PP était responsable du rejet du statut d’autonomie, qui avait mis le feu aux poudres en 2010, et qu’il était aujourd’hui responsable du refus de dialoguer avec le peuple catalan. « Il n’est pas impossible qu’un gouvernement progressiste en Catalogne puisse dialoguer avec un gouvernement progressiste en Espagne pour négocier un référendum » a-t-il conclu, tendant ainsi la main aux socialistes mais aussi aux indépendantistes républicains d’ERC.