Le bel été de Guardiola

Le bel été de Guardiola à Barcelone.

L’ex-entraîneur du Barça a passé ses vacances à Barcelone pour la première fois depuis 2012. Au programme: repas entre amis et participation à des manifestations publiques dont celle pour le référendum d’autodétemination de la Catalogne prévu le 1er octobre.

Depuis qu’il avait renoncé à son poste d’entraineur du Barça en 2012, jamais on avait vu autant revu Josep Guardiola à Barcelone. On l’avait bien aperçu deux fois sur les terrains comme entraineur du Bayern de Munich (2015) puis de Manchester City (2016), ou après la mort de Cruyff en avril 2016. Mais jamais de manière prolongée à Barcelone, jusqu’à cet été. « Depuis qu’il a quitté le Barça, Guardiola est parti un an à New York, trois à Munich, un autre à Manchester sans compter des vacances aux Baléares ou au Maroc en intersaison. Il avait donc envie de revoir ses amis, selon quelqu’un qui l’a côtoyé pendant son séjour en Catalogne, et il avait envie de bien manger. Il dit être très bien à Manchester mais la nourriture catalane lui manque. Il adore les escargots par exemple. »

Guardiola partout à Barcelone

On a donc vu Guardiola un peu partout en ville cet été : aux célébrations du 25ème anniversaire de la Coupe d’Europe des Clubs Champions gagnée par le Barça à Londres en 1992, à la tenue du forum « Amis de Johan (Cruyff) », ou à la fête organisée par la radio RAC 1 pour leurs 1.000 retransmissions des matchs du F.C. Barcelone. « Il était détendu et disait être content d’être à la maison » nous a dit une des personnes présentes ce soir-là. En coulisses, Pep retrouva d’anciens coéquipiers comme Angoy ou Lluis Careras autour d’un verre. « Ces années loin de Barcelone n’étaient pas un éloignement volontaire pour couper les ponts. Il a fait sa vie, c’est tout » précise notre première source.


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Fait rarissime, Guardiola a aussi donné des interviews à Catalunya Radio ou l’Esportiu. « On sentait qu’il avait envie de s’expliquer » décrypte un de ceux qui l’ont rencontré. L’entraîneur de City a parlé de l’héritage de Cruyff, dont il s’inspire, du Barça – bien meilleur qu’on veut bien le voir ici, du nouvel entraîneur Valverde – une excellente décision selon lui, et du référendum du 1er octobre sur l’autodétermination de la Catalogne.

Son engagement politique critiqué

« C’est Lluís Lach qui me l’a demandé. Comment vouliez-vous que je lui dise non ?». C’est ainsi que Guardiola a justifié dans le journal sportif l’Esportiu sa présence à la manifestation organisée par les associations favorables à l’indépendance de la Catalogne comme l’ANC, Omnium Cultural ou l’AMI à Montjuic le 13 juin dernier. Il fut chargé de lire un discours en catalan, espagnol et anglais pour faire connaître à la planète l’intention de ceux qui réclament un référendum sur l’avenir de la Catalogne.

« Nous n’avons pas d’autre alternative. La seule réponse possible est de voter » a-t-il déclaré devant 30.000 personnes présentes. Cependant son action va au-delà de l’amitié qu’il porte au chanteur Lluís Lach. Dernier inscrit sur la liste indépendantiste « Junts pel Sí » aux législatives de 2015 (en position non éligible donc, mais hautement symbolique), l’actuel entraîneur de Manchester City avait déclaré quelques jours avant l’événement sur Catalunya Radio « être content de lire le manifeste ».

Habitué aux critiques lorsqu’il prend position sur ce sujet, Guardiola a dû cette fois-ci encaisser un reportage du journal conservateur El Mundo sur sa famille « Je suis désolé des conséquences (de mon engagement) pour mes parents et mes frères et soeurs » a-t-il dit quelques jours plus tard à l’Esportiu.


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Loin d’un portrait idyllique, El Mundo fait parler les voisins de Guardiola à Santpedor, son village natal au nord de Manresa. Ceux cités lui reprochent d’être parti trop tôt ou de n’avoir jamais donner un sou à son village natal. Le journal interroge aussi Valentí Guardiola, son père, qui ne voulait pourtant pas leur accorder d’interview. «Ils ont profité de la faiblesse d’un vieil homme en se faisant passer pour le journal sportif Mundo Deportivo» explique celui qui a côtoyé le fils cet été. Le journaliste de El Mundo Javier Negre assure lui dans son reportage qu’il a réussi à convaincre Valenti au bout de quelques minutes de discussion.  Avec son franc-parler, le chef de famille raconte au journaliste qu’à la maison « Pep a demandé à sa mère de l’appeler José ».  Du pain béni pour le journal pro-Espagne, trop heureux de démontrer les failles de celui qu’il nomme dans l’article « le symbole du processus d’indépendance ».

Face à ces attaques Guardiola s’est contenté d’un « Qué farem ? » -que peut-on y faire ? – dans l’Esportiu. Rien, effectivement. Mais ce fut assurément une ombre sur le bel été qu’il a passé à Barcelone.

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