La mairie de Barcelone continue son combat contre les appartements touristiques illégaux. Elle exige qu’Airbnb respecte enfin la loi et menace d’interdire la plateforme dans la capitale catalane.
Pour passer un séjour à Barcelone, il est possible de louer un appartement touristique. De nombreuses plateformes en ligne font l’intermédiaire entre les vacanciers et les propriétaires. Cependant, plusieurs d’entre elles publient des annonces de logements illégaux, c’est-à-dire qui ne possèdent pas la licence requise octroyée par la municipalité pour une location de courte durée. En septembre dernier, elle estimait que sur « 7.000 appartements touristiques, seuls 1.000 sont légaux ». La mairie de Barcelone en a ras-le-bol. Dans un communiqué publié lundi, elle exige « qu’Airbnb respecte la loi une bonne fois pour toutes et que le site arrête de publier des annonces d’appartements sans licence ».
Janet Sanz, l’adjointe au maire chargée de l’écologie, l’urbanisme et la mobilité a informé « qu’il n’y a pas d’excuses » et « qu’il n’y a pas d’autres chemins possibles ». Elle a également ajouté que l’amende de 600.000 euros que doit payer Airbnb pour avoir publié des annonces illégales sera réglée cette semaine. En novembre dernier, la plateforme avait reçue l’amende maximale prévue par la loi du tourisme. Depuis plusieurs mois, la municipalité tente tant bien que mal de gérer la situation à travers des inspections et des amendes.
Vers une interdiction d’Airbnb?
Une fois que cette amende de 600.000 euros sera payée, Airbnb devrait en recevoir une autre a expliqué la mairie. De plus, elle travaille activement avec le gouvernement catalan afin de renforcer la législation en vigueur, mais aussi d’augmenter le montant des sanctions. Agustí Colom, l’adjoint au maire chargé du tourisme, a rappelé que la mairie travaille avec des sites qui opèrent de manière correcte à Barcelone et il invite Airbnb « à ne plus être un problème mais à faire partie de la solution ».
Récemment, la mairie a détecté un cas de sous-location d’appartement comme logement à usage touristique illégal d’un ancien dirigeant d’Airbnb. Pour elle, « cela démontre que la plateforme a dépassé toutes les limites possibles ». Suite à cet incident, la municipalité a affirmé que si la plateforme ne respecte pas la loi, elle ne pourra plus opérer à Barcelone. « Nous irons jusqu’au bout » a assuré Janet Sanz.
Airbnb « attristé » par la situation
Airbnb a répondu quelques heures après ces annonces dans un communiqué de presse. « Nous sommes déçus de la menace de cette amende, nous ferons appel (…). Nous sommes attristés de ces fausses déclarations faites par la mairie ». La plateforme a rappelé qu’elle travaille avec plus de 300 institutions pour réguler son activité et que « c’est frustrant que Barcelone n’en fasse pas partie ».
Elle a également confié qu’elle travaillait depuis six mois avec la municipalité pour « arriver à des règles claires qui différencient les Barcelonais de classe moyenne qui partagent leur logement et les opérateurs professionnels qui en font un business (…). Les lois protègent les grandes entreprises et excluent les familles qui pourraient en profiter ». La mairie aurait refusé les négociations.